Facebook a augmenté au premier trimestre les recettes qu'il tire des publicités sur des appareils mobiles, toujours plus prisés de ses utilisateurs, mais a aussi tenté de combattre les craintes d'une supposée "fatigue" de ses membres.
Les résultats du premier des réseaux sociaux montrent une forte croissance: le bénéfice net a bondi de 58% à 217 millions de dollars et le chiffre d'affaires de 38% à 1,46 milliard.
Le bénéfice par action a un peu déçu, à seulement 12 cents quand le marché en espérait 13. Mais le chiffre d'affaires est meilleur qu'attendu.
Surtout, les revenus publicitaires engrangés lors des accès au réseau par un smartphone ou une tablette, surveillés de près par les analystes, ont de nouveau accéléré.
Encore inexistants il y a un an, ils représentaient environ 30% des 1,25 milliard de dollars des revenus publicitaires du groupe au premier trimestre, après 14% au troisième trimestre 2012 et 23% au quatrième.
Le PDG-fondateur Mark Zuckerberg a salué lors d'une conférence avec des analystes "beaucoup de progrès dans les premiers mois de l'année".
Comme tous les sites internet gratuits, Facebook réalise une part importante de son chiffre d'affaires grâce à la publicité. Parmi les autres sources de revenus figurent des paiements des éditeurs de jeux intégrés au site.
Mais les revenus sur mobile sont importants car ce mode de connexion est privilégié par un nombre croissant d'utilisateurs.
Sur les 1,11 milliard d'utilisateurs actifs au 31 mars, 751 millions étaient mobiles, soit un bond de 54% sur un an; 189 millions avaient même totalement renoncé à se connecter avec un ordinateur traditionnel.
Pourtant, "le mobile ne représente pas encore une part suffisante dans le chiffre d'affaires du groupe quand on considère à quel point Facebook se déplace vers le mobile", a estimé le site d'analyses 247Wallst.com.
Plongeon en Bourse
Les inquiétudes sur la capacité de Facebook à s'adapter à ce nouveau mode d'utilisation avaient été à l'origine du plongeon de plus de 50% de son cours de Bourse entre son entrée sur le marché il y a un peu moins d'un an et l'été 2012.
Facebook a depuis tout fait pour redresser la barre. Outre de nouvelles publicités adaptées aux petits écrans des téléphones, il vient de présenter un logiciel conçu pour faire de son réseau l'écran d'accueil des smartphones Android. Il a aussi simplifié le fil d'actualités où s'affichent les activités des "amis" de ses membres, et lancé son propre moteur de recherche interne, Graph Search.
Ces investissements qui, ajoutés à des hausses d'effectifs, ont fait bondir de 60% à 1,08 milliard de dollars le poste "coûts et dépenses" de Facebook, ont un autre objectif: augmenter l'intérêt du réseau pour ses membres et le temps qu'ils y passent.
La direction de Facebook, qui jusque-là avait surtout insisté sur les efforts de "monétisation" de la base d'utilisateurs du réseau, a cette fois vanté aux analystes leur "niveau élevé d'engagement".
Mark Zuckerberg a ainsi souligné que plus de 60% d'entre eux se connectaient tous les jours et a vanté l'usage important de l'application de photos du groupe, Instagram.
Des inquiétudes se sont manifestées sur une possible lassitude des utilisateurs de Facebook, qui jugeraient le réseau moins intéressant et lui préféreraient, surtout parmi les plus jeunes, d'autres réseaux comme Twitter.
L'audience de Facebook a augmenté marginalement au premier trimestre comparé aux trois mois précédents, passant de 1,06 à 1,11 milliard. Et elle stagne en Amérique du Nord, marché le plus rentable pour le groupe.
Le directeur financier, David Ebersman, a assuré que "les jeunes utilisateurs restent parmi les plus actifs et les plus engagés", sur Facebook comme sur Instagram.