Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a écrit à son homologue espagnol José Miguel Soria pour lui proposer de "conjuguer les efforts" pour une reprise de l'ensemble du groupe Fagor, dont la filiale française a annoncé mercredi son dépôt de bilan, a-t-il indiqué à l'AFP.
"Nous sommes prêts à conjuguer nos efforts pour soutenir un processus de reprise par la voie financière" de l'ensemble du groupe Fagor, a affirmé le ministre, qui a écrit à M. Soria après s'être entrenu "longuement" avec lui mardi.
Dans sa lettre, M. Montebourg "propose une action conjuguée de soutien à des financements privés ou d'autre nature, autour d'une stratégie de reprise de l'entreprise", a-t-il expliqué, n'écartant pas la possibilité d'un soutien public.
En attendant qu'un repreneur global se manifeste, le dépôt de bilan de FagorBrandt, la filiale française du groupe, permet au gouvernement de "gagner du temps" et de "mener la procédure de reprise indépendamment de l'Espagne afin de "permettre à l'activité de reprendre le plus vite possible et éviter l'hémorragie", a assuré M. Montebourg.
"Mes équipes sont mobilisées en liaison avec le Tribunal de Commerce de Nanterre pour organiser la reprise de l'activité dans les meilleurs délais possibles", a expliqué le ministre qui, la veille, avait assuré à l'Assemblée nationale que FagorBrandt "avait un avenir".
Cette société "dispose de 14% du marché électroménager en France et d'un portefeuille de marques prestigieuses et de brevets importants", a-t-il rappelé devant les députés.
La direction du fabricant d'électroménager FagorBrandt, filiale française du groupe espagnol Fagor, qui emploie 1.800 salariés, a annoncé mercredi qu'elle déposait le bilan et demandait sa mise en redressement judiciaire, à l'issue d'un Comité central d'entreprise (CCE).
La mise en redressement "gèle les dettes et devrait nous permettre de redémarrer les sites de production dans les prochaines semaines", à commencer par ceux produisant les appareils de cuisson (Orléans, Vendôme et Aizenay), "la priorité", a expliqué le délégué syndical Philippe Breger (CGT).
Les jours de FagorBrandt étaient comptés depuis que la coopérative basque Mondragon a renoncé, il y a une semaine, à sauver le groupe (5.700 emplois en Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine).
En pré-dépôt de bilan depuis le 16 octobre, Fagor, asphyxié par une dette de 800 millions d'euros, va également déposer son bilan, a annoncé mercredi le gouvernement espagnol.
La filiale polonaise avait été la première à déposer le bilan la semaine dernière.