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FagorBrandt, Tilly-Sabco: le fardeau social du gouvernement s'alourdit

Publié le 31/10/2013 20:10

Le fardeau social du gouvernement de Jean-Marc Ayrault vient de s'alourdir avec deux gros dossiers brûlants: la déconfiture du groupe Fagor (électroménager, 1.870 salariés en France) et le cri d'alarme de Tilly-Sabco (volaille, 1.000 emplois menacés) qui annonce la suspension de sa production.

Les deux dossiers s'ajoutent à une liste déjà bien longue: Gad SAS, Alcatel-Lucent, PSA, La Redoute, pour ne citer que les derniers développements.

Chez FagorBrandt, la filiale française du groupe Fagor Electrodomesticos, qui produit les marques Vedette, Brandt, Sauter, De Dietrich, le couperet est tombé mercredi: en Espagne, la coopérative Mondragon a renoncé à sauver Fagor (5.700 emplois en Espagne, France, Pologne, Maroc et Chine).

L'entité française a donc convoqué le 6 novembre un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire.

Sur le site d'Orléans (environ 600 salariés), comme dans les autres usines de FagorBrandt, la production est à l'arrêt depuis deux semaines, mais les salariés espéraient jusqu'alors que leur usine serait sauvée car elle dispose d'atouts, dont un centre de recherche.

A la Roche-sur-Yon (360 salariés), "il y a des années qu'on dénonce la situation financière. Il y a deux ou trois ans que les résultats sont dans le rouge", estime Philippe Rabillier, délégué CGT travaillant sur le site vendéen.

Lundi, les syndicats du fabricant d'électroménager, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO, seront reçus à Bercy.

Vu l'urgence, les syndicats attendent que l'Etat s'implique directement dans le dossier. "Il faut que l'Etat refinance la dette pour faire redémarrer la production", a estimé Philippe Breger, délégué CGT du site de La-Roche-sur-Yon.

L'Etat appelé au secours

FagorBrandt emploie en France 1.870 personnes, dont environ 1.225 sur ses quatre sites industriels: Orléans, Vendôme (Loir-et-Cher), La Roche-sur-Yon et Aizenay (Vendée).

Du côté des élus locaux, on s'en remet aussi au ministère du Redressement productif où une réunion devrait se tenir le 7 novembre.

"Il faut réindustrialiser les sites. Fagor c'est terminé", a déclaré jeudi à l'AFP le président UMP du Conseil général de Vendée, Bruno Retailleau. Et Jacques Auxiette (PS), président de la région Pays de Loire, a rappelé dans un communiqué que "dès mi-octobre la région s'était dite prête à copiloter avec l'Etat les initiatives qui pourraient être prises collectivement (...) vis-à-vis d'éventuels repreneurs".

Côté direction, le discours se veut moins alarmiste. "Pour l'instant le dépôt de bilan n'est pas programmé. Les négociations au niveau espagnol se poursuivent pour trouver une solution de financement", a-t-on indiqué jeudi à l'AFP.

Dans un communiqué jeudi soir, la direction a précisé que Fagor recherche "de nouvelles solutions de financement au travers de ses discussions avec les pouvoirs publics espagnols".

La maison mère espagnole, en procédure de pré-dépôt de bilan depuis le 16 octobre, est asphyxiée par une dette de 800 millions d'euros.

De son côté, le volailler breton Tilly-Sabco a annoncé jeudi qu'il allait suspendre à partir de janvier sa production de poulets pour l'export, une activité qui menace, selon lui, un millier d'emplois "à très court terme".

Le 18 juillet, Bruxelles avait décidé de supprimer les aides à l'exportation pour les petits poulets congelés. Ces aides ("restitutions") permettaient aux poulets bretons de concurrencer les volailles brésiliennes sur la scène internationale.

Or, le poulet à l'export représente 90% du chiffre d'affaires de Tilly-Sabco et occupe la quasi-totalité de ses employés (300 sur 340 salariés). La survie de l'entreprise est donc en jeu.

Au delà de l'entreprise finistérienne, en amont, les couvoirs, les fournisseurs d'aliments, les éleveurs, l'abattoir et les partenaires logistiques et de transport, sont menacés.

En annonçant la suspension de sa production, Tilly-Sabco, qui ne parle toutefois pas de licenciements, lance donc un appel du pied à l'Etat: "En l'absence de soutiens financiers des pouvoirs publics, la filière ne peut supporter à elle seule (...) la mise à zéro des restitutions, l'effondrement des prix à l'export et le niveau très élevé de l'euro".

Face à cela, le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, a assuré jeudi soir à l'AFP que le gouvernement travaillait "activement à trouver des solutions pour maintenir l'activité de l'entreprise". "Les 15 millions d'euros du plan Bretagne sont notamment destinés à soutenir la filière avicole et les abattoirs", a-t-il rappelé.

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