Les Etats-Unis vont être empêchés de relancer leur économie en creusant volontairement leur déficit budgétaire "dans la décennie à venir", a affirmé le secrétaire au Trésor Timothy Geithner lors d'une conférence à Hanover (Nouveau-Hampshire, Nord-Est).
"Cela ne va pas être possible dans la décennie à venir véritablement. Nous avons perdu cette possibilité", a déclaré M. Geithner, interrogé sur la compatibilité entre sa politique de réduction du déficit budgétaire et l'idée d'accroître le déficit quand l'économie ralentit.
"Nous n'avons plus le luxe de nous permettre cette sorte d'approche qui consiste à repousser le problème vers le futur", a-t-il ajouté.
"C'est possible quand le poids global de la dette est beaucoup plus bas qu'il n'est aujourd'hui, c'est possible quand on est à un point de départ avec des déficits structurels plus faibles qu'actuellement. Mais ce n'est pas possible aujourd'hui", a-t-il insisté.
"Il va falloir qu'à un certain moment, nous payions cette dette de manière à rester sur ce chemin viable", a expliqué M. Geithner, lors de cette conférence à l'université de Dartmouth, retransmise sur internet.
Il a observé que cette vision des choses était partagée par les démocrates et les républicains, mais qu'ils étaient en désaccord sur la manière de réduire le déficit.
"Notre objectif fondamental est de faire à nouveau vivre le pays dans ses moyens [...]. Etant donné la structure de notre économie, ce que cela signifie c'est que nous devons abaisser notre déficit, qui tourne autour de 10% du PIB, à un niveau inférieur à 3% du PIB, et nous devons le maintenir à ce niveau", a-t-il détaillé.
Le programme de relance de 787 milliards de dollars lancé en mars 2009 par l'Etat fédéral "était absolument bienvenu à ce moment-là" mais "temporaire", et "de fait actuellement il s'estompe de manière tout à fait spectaculaire en termes d'impulsion donnée à l'économie", a-t-il considéré.
"Je pense que c'est un moment difficile pour être de nouveau optimiste, parce que quand on regarde le spectacle politique à Washington et l'ampleur des défis auxquels on fait face, cela oblige à se poser des questions", a souligné le secrétaire au Trésor.
"Mais je suis fondamentalement optimiste", a-t-il ajouté. "Ce sont des problèmes gérables".