Le numéro un européen de l'automobile, l'allemand Volkswagen, a essuyé une chute de ses bénéfices en raison de la crise, mais espère faire mieux que les autres constructeurs sur l'année, grâce notamment à la reprise en Chine.
Le bénéfice net part du groupe a chuté de 85,7% à 172 millions d'euros sur un an au troisième trimestre.
"Les affaires de Volkswagen ont été fortement touchées par la crise économique et financière", a indiqué le groupe. Sur les neuf premiers mois, il a cumulé un bénéfice net de 655 millions, en chute de 82,5% sur un an.
Le numéro un européen de l'automobile espère toutefois "faire mieux que le marché" en 2009, et profiter de la crise pour gagner du terrain sur ses concurrents, a affirmé le directeur financier Hans-Dieter Pötsch, lors d'une conférence téléphonique.
Volkswagen, qui possède déjà neuf marques et est en train d'en intégrer une dixième, Porsche, a déjà grignoté des parts de marché depuis le début de l'année: il détient 11,7% du marché mondial des véhicules particuliers, contre 10% un an plus tôt.
Volkswagen a également confirmé ses prévisions pour l'année: continuer de dégager un bénéfice, avec toutefois un chiffre d'affaires en baisse par rapport aux 114 milliards d'euros de 2008, cru record pour le constructeur.
"Volkswagen passe à travers la crise, et devrait en sortir renforcé", a commenté Frank Schwope, économiste chez NordLB.
Le constructeur a toutefois concédé qu'il devrait attendre "au moins jusqu'en 2012 pour retrouver un volume de ventes" comparable à l'avant-crise.
Sur 2009, Volkswagen compte profiter de la reprise observée en Chine et au Brésil. Sur le marché allemand, il vise aussi une progression, grâce à la prime à la casse, mais les ventes devraient reculer en Amérique du Nord et en Europe.
En volume, les ventes totales du groupe ont grimpé de 4,1% au troisième trimestre 2009, mais restent en baisse de 4,9% depuis le début de l'année. Elles ont baissé dans toutes les zones géographiques, sauf en Asie, tirée par la Chine (+37,0%).
Volkswagen livre désormais plus d'un cinquième de ses véhicules dans ce pays, ainsi devenu son premier marché devant l'Allemagne. Son expansion, soutenue par des mesures gouvernementales, "ne sera pas éternelle", a prévenu le directeur des ventes, Detlef Wittig.
Le groupe aborde 2010 "avec précaution, en raison de la fin des stimulations publiques". "Les conditions du marché vont être plus difficiles", a souligné M. Pötsch.
Interrogé sur une éventuelle montée au capital de MAN, dont Volkswagen détient 29,9%, ou une entrée dans celui du japonais Suzuki, M. Pötsch a répondu que le groupe donnait la priorité à l'intégration de Porsche.