Les Bourses dans le monde ont terminé en ordre dispersé lundi, toujours agitées par les inquiétudes sur l'endettement et la croissance des pays européens, lors d'une journée marquée par le plus bas niveau de l'euro face au dollar en quatre ans.
Secouées de nouveau par un vent de panique en fin de semaine dernière, les places boursières européennes se sont légèrement ressaisies lundi avant de clôturer sans direction, toujours en proie à la nervosité des marchés.
A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,47%. De même, Milan a cédé 0,23% et Athènes a lâché 1,43%.
En revanche, Londres a terminé à l'équilibre (+0,09%) tout comme Madrid (-0,08%), tandis que Francfort prenait 0,17% et Lisbonne 0,10%.
A New York, le Dow Jones, en nette baisse une grande partie de la journée, a finalement gagné 0,05% et le Nasdaq 0,31%.
Témoin des inquiétudes toujours vives sur les perspectives budgétaires et économiques de la zone euro, la monnaie unique européenne a atteint lundi, dans la matinée en Asie, son plus bas niveau depuis le 18 avril 2006, chutant jusqu'à 1,2235 dollar vers 02H35 GMT.
L'euro s'est ensuite nettement ressaisi, rebondissant à 1,2392 dollar vers 20H30 GMT.
Ce rebond est "technique, mais les mauvais fondamentaux pèsent toujours sur la jeune monnaie", avertit cependant Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com.
"L'euro canalise le malaise des marchés", confirme Daragh Maher, analyste chez Crédit Agricole-CIB, pointant la faiblesse persistante des Etats périphériques (jugés les moins solvables) de la zone euro, et les risques économiques des mesures d'austérité annoncées dans plusieurs pays.
Au-delà de la dette, les investisseurs craignent en effet que la croissance déjà faible de la zone euro ne soit pénalisée par les sévères plans d'économies budgétaires à venir.
Pour Jean-Bernard Parenti, gérant d'actions chez SwissLife Gestion Privée, le marché fonctionne avec "une épée de Damoclès" au-dessus de la tête, qui est la capacité des pays de la zone euro à réduire leurs déficits publics, ce qui le fait réagir au jour le jour aux diverses déclarations en Europe.
La tension est restée forte alors qu'à Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro se réunissaient pour tenter de trouver une parade à la dégringolade de la monnaie unique.
Les ministres ont promis de redoubler d'efforts pour réduire leurs déficits, et ont demandé à leur tour davantage d'économies à la Commission européenne dans son projet de budget de l'Union européenne pour 2011.
Avant la réunion, le chef de file de ces ministres de la zone, Jean-Claude Juncker, s'était dit "préoccupé" par la rapidité avec laquelle la valeur de l'euro a baissé.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a pour sa part exhorté ses partenaires à "renforcer" la discipline budgétaire commune et à redoubler d'efforts pour faire des économies.
Sur le marché obligataire, le rendement des obligations d'Etat grecques à 10 ans, qui était reparti fortement en hausse vendredi, se maintenait au-dessus du seuil des 8% vers 20H30 GMT, à 8,052%. Les taux longs espagnols et portugais se tendaient également, à respectivement 3,981% et 4,670%.