La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé vendredi un resserrement de sa politique monétaire en relevant d'un dixième de point ses taux courts sur le marché monétaire qui n'avaient pas augmenté depuis quatre ans.
Cette mesure, inattendue pour la plupart des analystes, confirme l'intention des autorités chinoises de lutter contre le gonflement du crédit, dans un contexte de bulle immobilière, et de défendre le taux de change du yuan.
Dans un communiqué, la PBOC a précisé que ses taux à 7, 14 et 28 jours augmentaient de 0,10 point à 2,35%, 2,5% et 2,65% respectivement. Il s'agit du premier relèvement depuis 2013 pour les taux à 7 et 14 jours, et depuis 2015 pour le taux à 28 jours.
Cette mesure survient à la réouverture des marchés financiers chinois fermés depuis une semaine pour cause de Nouvel an lunaire.
"Le geste d'aujourd'hui est important car il laisse à penser que la PBOC modifiera ses taux plus fréquemment en 2017", observe Raymond Leung, économiste du cabinet ANZ Research.
Le relèvement vise "à combattre les bulles spéculatives, de l'immobilier aux matières premières", estime Zhou Hao, économiste à la Commerzbank (DE:CBKG), cité par l'agence Bloomberg.
Pékin a engagé une délicate réorientation de son économie, soutenue l'an dernier par le crédit bon marché et l'immobilier, dont les prix ont flambé. La Chine a pu ainsi afficher une croissance économique de 6,7% en 2016, son taux le plus bas depuis 26 ans. Mais le risque d'éclatement de la bulle incite le régime communiste à resserrer le coût du crédit.
Parallèlement, les autorités tentent d'enrayer la fuite des capitaux, alors que les épargnants cherchent à l'étranger des placements rémunérateurs qu'ils ne trouvent plus dans le pays depuis la chute des marchés boursiers à l'été 2015. Cette fuite des capitaux entraîne à son tour une chute du yuan, la monnaie nationale tombée ces derniers mois à son plus bas niveau depuis huit ans face au dollar.