La Bourse de New York a terminé en baisse mardi, incertaine après le regain d'inquiétude en Espagne et alors que la décevante saison des résultats faisait craindre un prochain semestre difficile: le Dow Jones a cédé 0,82% et le Nasdaq 0,94%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 104,14 points à 12.617,32 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 27,16 points à 2.862,99 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,90% (-12,21 points) à 1.338,31 points.
"La combinaison de la crise de la dette en Europe et des résultats (d'entreprise) ternes ont pesé sur le marché toute la journée", a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, notant que que "la force du dollar a aussi joué".
Les investisseurs américains "réagissent à la peur" suscitée par les problèmes budgétaires de l'Espagne, où les taux obligataires poursuivent leur flambée, a ajouté Lee Munson, stratège chez Portfolio LLC.
Les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne restaient en effet mardi très au-dessus du seuil de 7%, jugé intenable sur la durée.
Cette saignée "met plus de pression sur ce pays qui lutte contre une récession galopante", a ajouté Frederick Dickson, de DA Davidson.
"Les gens sont fatigués d'entendre que l'économie européenne est molle", a remarqué Lee Munson.
L'inquiétude pour l'Europe a été renforcée par l'abaissement à "négative" de la perspective de l'Allemagne mais également des Pays-Bas et du Luxembourg par l'agence de notation financière Moody's. Ceci ouvre la porte à une possible perte de leur note "Aaa", la meilleure possible.
"L'agence a noté avec raison que la rapide détérioration de la situation en Espagne et en Grèce avait des implications sur la santé du système financier allemand", a commenté Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.
Aux Etats-Unis, en outre, la saison des résultats trimestriels se poursuit sans éclat. Selon M. Munson, "il faut prendre en considération" l'une des raisons qui pousse les groupes à revoir à la baisse leurs prévisions pour les prochains mois: le resserrement budgétaire drastique attendu à la fin de l'année "est en train de renforcer l'incertitude" des investisseurs.
Ces derniers étaient particulièrement déçus par les performances d'UPS (-4,69% à 74,34 dollars). La société de messagerie a plongé après avoir présenté un bénéfice net inférieur aux attentes. Le groupe a également revu en baisse sa prévision de bénéfice annuel.
Le fabricant de composants électroniques STMicroelectronics a perdu 3,78% à 4,58 dollars, après avoir annoncé lundi qu'il était tombé dans le rouge au deuxième trimestre, à hauteur de 75 millions de dollars, contre un bénéfice de 420 millions de dollars un an plus tôt.
Le fabricant américain de composants électroniques Texas Instruments a abandonné 0,93% à 26,57 dollars, après avoir annoncé lundi une chute de 34% de son bénéfice net au deuxième trimestre.
Dans la pharmacie, le numéro un mondial du médicament Pfizer a perdu 0,95% à 23,38 dollars. Il a annoncé lundi qu'il mettait fin avec son partenaire Janssen (filiale de Johnson and Johnson, qui a reculé de 1,12% à 67,35 dollars) à un essai clinique avancé sur un médicament contre la maladie d'Alzheimer, mais qu'il poursuivait les recherches sur cette molécule.
Dans les télécoms, l'opérateur AT&T a reculé de 2,12% à 34,63 dollars, en dépit d'un bénéfice net en hausse de 8,7% et supérieur aux attentes.
Rare groupe de la journée dont les résultats ont été salués par Wall Street, le groupe de défense Lockheed Martin a pris 1,01% à 87,79 dollars. Son bénéfice net a progressé de 5% et ses prévisions pour l'ensemble de l'année ont été relevées.
Le marché obligataire a évolué en hausse, à des niveaux historiquement bas. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,404% contre 1,435% lundi et celui à 30 ans à 2,469% contre 2,515%.