Le groupe automobile Renault a cédé mercredi la plus grande part de sa participation dans le constructeur suédois de véhicules utilitaires Volvo, dont elle avait hérité lors de la cession de ses camions, afin de réduire son endettement.
Renault a annoncé dans un communiqué qu'il allait vendre à des investisseurs institutionnels 14,9% du capital de Volvo AB, dont il conservera cependant 6,8% du capital ainsi que 17,5% des droits de vote.
Le groupe français détenait cette participation depuis 2001 avec la cession au suédois de sa branche camions, héritière de Saviem et Berliet.
Mais un désengagement total ou partiel de Renault était évoqué de façon récurrente ces derniers mois. Durant la crise, Renault avait commencé à laisser entendre qu'il pourrait se séparer d'actifs jugés non essentiels pour l'activité du groupe afin de s'assurer des liquidités.
Le prix de la vente n'a pas été précisé mais représente près de 3,2 milliards d'euros au cours de clôture de l'action "B" de Volvo AB mercredi soir à Stockholm.
Une porte-parole de Renault n'a pas souhaité préciser le montant exact de la vente tant que la transaction ne serait pas bouclée.
Le groupe français a vendu toutes ses actions de type "B", qui ne portent qu'un dixième des droits de vote des actions ordinaires, mais indique qu'il va conserver ses actions ordinaires de type "A".
"La cession de ces actions B aujourd’hui permet au groupe Renault de ramener l’endettement financier net (de ses activités dans l') automobile en ligne avec nos objectifs, tout en conservant nos actions A et notre position d’actionnaire de référence du groupe Volvo, manifestant ainsi notre confiance dans la société et son équipe de direction", a indiqué Carlos Ghosn, PDG de l’Alliance Renault-Nissan.
Le constructeur français reste en effet le premier actionnaire de Volvo.
"Les fonds levés contribueront à réduire l’endettement financier net de Renault, en ligne avec l’objectif court-terme précédemment annoncé d’un endettement sous la barre des trois milliards d’euros", explique le groupe.
La dette de Renault avait récemment été ramenée autour de 4 milliards d'euros mais l'objectif était de passer sous les trois milliards.
Volvo AB est un constructeur de camions, bus, véhicules utilitaires et d'engins de chantier, qui produit également des moteurs et équipements de construction. Il mène depuis 1999 une vie indépendante du constructeur de voitures homonyme (Volvo Automobiles), aujourd'hui propriété du chinois Geely après son rachat à l'américain Ford.
Numéro deux mondial des poids-lourds derrière l'allemand Daimler, il emploie plus de 90.000 personnes et possède des sites de production dans 19 pays.
Le groupe est notamment le propriétaire du fabricant de camion Renault Trucks, qui possède quatre sites industriels en France (Bourg en Bresse, Caen, Limoges, Lyon) et emploie un total de 14.000 personnes.
Volvo avait enchaîné cinq trimestres consécutifs de pertes en raison de l'impact de la crise économique mondiale sur ses ventes, avant de revenir dans le vert à partir du premier trimestre. L'action avait alors rebondi, rendant plus intéressante pour Renault une vente de ses titres.
Pour cette année, le groupe prévoit une croissance de 10% des ventes en Europe et de 20 à 30% en Amérique du Nord.