La Bourse de New York a fini sur une baisse modérée lundi au terme d'une séance très volatile, dans un marché plombé par un indicateur américain mais soutenu par l'espoir d'un vote en faveur d'un accord sur la dette des Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 0,09% et le Nasdaq 0,43%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 10,75 points à 12.132,49 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 11,77 points à 2.744,61 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,41% (ou 5,34 points) à 1.286,94 points.
La séance a été mouvementée, l'indice Dow Jones passant d'un gain d'environ 140 points au plus fort de la séance à une perte de plus de 140 points au plus bas, descendant sous la barre des 12.000 points pour la première fois en séance depuis le 27 juillet. Il a au final signé son septième repli consécutif, une première depuis un peu plus d'un an.
La journée a commencé en nette hausse, dans un soupir de soulagement à l'annonce, dimanche soir, d'un accord de dernière minute sur le relèvement du plafond de la dette entre la Maison Blanche et les chefs parlementaires, destiné à permettre d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.
Les indices ont ensuite plongé dans le rouge en milieu de matinée, après l'indice ISM montrant que l'activité manufacturière s'est presque stabilisée en juillet aux Etats-Unis, alors que les analystes tablaient seulement sur une décélération.
"La première question à laquelle les investisseurs tentent de répondre est +le ralentissement actuel de l'économie est-il temporaire?+ L'indice ISM a indiqué qu'il ne s'était pas terminé en juillet, et qu'il durait plus longtemps que quiconque avait imaginé", a expliqué Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.
L'indice ISM, tombé au plus bas depuis deux ans, "est une nouvelle donnée décevante qui montre la faiblesse de l'économie américaine pendant l'été", a souligné Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Securities. Le marché avait déjà dû encaisser vendredi des chiffres très décevants sur la croissance américaine au premier et deuxième trimestres.
L'autre principale source d'inquiétude des investisseurs restait la question de la dette américaine.
L'accord trouvé à Washington devait encore être ratifié par le Congrès américain, et les investisseurs ont rapidement manifesté des doutes, en premier lieu sur le vote.
Le vice-président américain Joe Biden a dit "avoir confiance" dans l'adoption par le Congrès du projet de loi alors qu'à la Chambre les élus démocrates s'insurgaient contre l'absence de recettes fiscales supplémentaires dans l'accord. Certains républicains regrettaient de leur côté l'absence de coupes supplémentaires.
Pour Andrew Fitzpatrick, "le marché apprécie (le compromis) comme un premier pas, mais il reste beaucoup à faire (...). Il y a toujours beaucoup de problèmes pour garder la dette sous contrôle".
"Il y a clairement de l'hésitation, qui ne disparaîtra pas avant le vote. Et même si le vote se passe bien, il y a toujours la question de l'abaissement" de la note de crédit des Etats-Unis, a souligné Hugh Johnson.
Neuf des trente valeurs de l'indice Dow Jones se sont hissées dans le vert, au premier rang desquelles le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (+1,95% à 100,72 dollars) et le pétrolier Chevron (+1,31% à 105,38 dollars), après avoir subi de lourdes pertes la semaine passée.
Le secteur de la santé a été le plus en difficulté après la publication des résultats de l'assureur Humana (-2,98% à 72,36 dollars), pourtant meilleurs qu'attendu.
Le fournisseur de services de télécommunications vocales et internet Windstream (-1,23% à 12,05 dollars) va racheter son concurrent Paetec (+20,59% à 5,33 dollars) pour 891 millions de dollars en actions, plus 1,4 milliard de dollars de reprise de dettes.
Le marché obligataire est fortement monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,740% contre 2,805% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,071% contre 4,132%.