La ministre espagnole de l'Economie Elena Salgado a déclaré mardi qu'un relèvement à deux mille milliards d'euros des capacités du Fonds de soutien européen pour les pays en difficulté "n'était pas sur la table".
"Il faudrait renforcer" le Fonds de soutien (FESF), mais cela ne passera pas "nécessairement" par une augmentation de ses capacités de prêts, a affirmé Mme Salgado dans un entretien à la chaîne de télévision TVE, en réponse à des rumeurs sur un quadruplement de la capacité de prêts du fonds.
"Ce n'est pas sur la table", a-t-elle insisté.
"Il est vrai qu'on a interprété le mot +renforcer+ par une augmentation et renforcement ne veut pas dire augmentation", a-t-elle affirmé, évoquant d'autres pistes, celles de donner "plus de possibilités, plus de flexibilité, plus de capacité d'agir" au FESF.
La ministre espagnole a estimé qu'il existait d'autres manières de prêter de l'argent aux pays en difficulté, via les marchés secondaires.
"Ces actions n'impliquent pas nécessairement plus d'argent" pour le fonds, a-t-elle déclaré.
L'Europe avait indiqué lundi envisager de muscler son Fonds de soutien pour les pays en difficulté afin de stopper la contagion de la crise de la dette, alors que les discussions sur le versement d'un nouveau prêt international à la Grèce traînent en longueur.
Doté d'une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros, ce Fonds créé en 2010 n'a pas les reins assez solides pour venir en aide à l'Italie ou l'Espagne, aujourd'hui menacées par la crise de la dette.
Des rumeurs de presse faisaient état lundi d'un projet de quadruplement des capacités de prêt du fonds à 2.000 milliards d'euros.
Mme Salgado a par ailleurs réaffirmé l'engagement de l'Espagne à lutter contre la spéculation financière, notamment en soutenant le projet de taxe Tobin sur les transactions financières internationales.
"Nous sommes en première ligne dans le combat pour que cette taxe soit créée et nous allons beaucoup travailler dans le cadre du G-20 pour qu'il en soit ainsi", a-t-elle insisté.
"S'il y a une masse critique de pays qui peuvent s'ajouter" à ce projet, "c'est une possibilité à envisager", a-t-elle dit.