La CFE-CGC Métallurgie a appelé mercredi à une sortie rapide de la crise en Guyane, territoire français en Amérique du sud, qui risque d'affecter l'ensemble de la filière spatiale européenne si les blocages se poursuivent.
"Le blocage des activités spatiales en Guyane impactera prochainement celles réalisées en métropole: elles devront être mises au ralenti et ce phénomène affecte l'ensemble de la filière spatiale européenne", affirme le syndicat qui alerte le gouvernement sur "les conséquences qu'aurait un enlisement de ce mouvement de protestation".
"Notre réputation est affectée et la confiance que nos clients nous ont progressivement accordée s'érode chaque jour", poursuit le syndicat, première organisation syndicale d'Airbus (PA:AIR) Safran (PA:SAF) Launchers, la co-entreprise d'Airbus et de Safran dans les lanceurs spatiaux, dans un communiqué. Selon lui, "l'avenir de la filière spatiale européenne est en jeu".
Il souligne que "la concurrence n'a jamais été aussi agressive" et qu'en cas de poursuite des blocages, "nos clients vont se détourner du port spatial guyanais au profit de nos concurrents, certains considérant déjà la situation actuelle comme une opportunité".
La CFE-CGC rappelle que l'activité spatiale représente 16% du PIB de la Guyane.
Le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, a déploré la semaine dernière que les blocages en Guyane ont interrompu "trois campagnes de lancement" de la fusée Ariane. "La situation actuelle fragilise Arianespace, dans un contexte où la compétition est plus vive que jamais", a-t-il fait valoir dans une lettre adressée mercredi à des élus guyanais, dont l'AFP a eu copie vendredi.
"Si le blocage devait persister, la réalisation de 12 lancements en 2017 serait menacée, ce qui aurait des conséquences financières lourdes", a-t-il mis en garde. Selon lui, "ce mois perdu peut se chiffrer à plusieurs millions d’euros de surcoûts pour Arianespace et les industriels" du Centre spatial.
L'activité génère 9.000 emplois au total, soit 40% de la masse salariale du secteur privé en Guyane.