FRANCFORT/BERLIN (Reuters) - Le groupe Volkswagen (DE:VOWG) gèlera les promotions au niveau managérial l'an prochain pour sa filiale VW dans le cadre des économies mises en place pour compenser en partie les 30 milliards d'euros que devrait coûter au groupe l'affaire de manipulation des tests anti-pollution, rapporte samedi le mensuel allemand Manager.
Le constructeur automobile allemand prévoit aussi de réutiliser le plus possible de pièces de sa Golf pour le prochain modèle, ce qui devrait permettre d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros, précise le magazine qui cite des sources au sein de Volkswagen.
Le groupe, qui publiera ses résultats mercredi, a déjà mis de côté 6,5 milliards d'euros de provisions dans ses comptes du troisième trimestre pour parer aux retombées de l'affaire, selon Manager Magazin.
Dans une déclaration adressée par courriel, le secrétaire du comité d'entreprise, Bernd Osterloh, rejette l'idée d'un gel des promotions qu'il estime "purement symbolique".
Il dit vouloir d'abord voir "d'autres symboles" comme une déclaration claire de la direction sur la politique de versement des bonus. Il s'agit de "diriger par l'exemple", souligne-t-il.
Pour Jörg Hofmann, le nouveau chef du puissant syndicat allemand IG Metall, les représentants des salariés devront davantage avoir leur mot à dire en matière de fixation des primes chez VW pour éviter de nouvelles crises.
"Il s'agit (...) d'être à même de contrer une culture d'entreprise qui n'a qu'un seul but : réduire les coûts à tout prix", dit-il dans un entretien à la radio Deutschlandfunk qui sera diffusé dimanche.
Selon Manager Magazin, la marque VW devrait supporter l'essentiel des coûts liés au scandale tandis que les marques plus haut de gamme, Audi et Porsche, devraient être préservées.
Audi a annoncé à ses salariés son intention de continuer à embaucher, a indiqué samedi un porte-parole de cette filiale.
(Maria Sheahan, Andreas Cremer et Madeline Chambers; Danielle Rouquié pour le service français)