La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi le maintien à 1,50% de son taux directeur, référence du coût du crédit en zone euro, malgré la forte dégradation de la situation économique et financière.
Les tenants d'une politique monétaire rigoureuse semblent l'avoir emporté dans un contexte de bond de l'inflation en septembre en zone euro. Un relâchement du crédit aurait permis de donner de l'oxygène à l'économie de la zone, engluée dans une crise de la dette qui menace la Grèce de faillite.
Le président de la BCE, le Français Jean-Claude Trichet, qui présidait sa dernière réunion sur les taux, décentralisée à Berlin, avant de laisser sa place le 1er novembre à l'Italien Mario Draghi, doit donner une conférence de presse à partir de 12H30 GMT.
Il devrait annoncer de nouvelles actions en faveur des banques de la zone euro, dont la santé inquiète.
L'institution de Francfort pourrait annoncer une nouvelle opération de refinancement sur six mois et offrir sa première opération sur un an depuis décembre 2009.
Les déclarations de M. Trichet sur le programme controversé de rachat d'obligations publiques sur le marché secondaire de la BCE seront également guettées, comme celles sur la possibilité de permettre au fonds de secours européen, le FESF, et à son successeur en 2013, le MES, de se refinancer auprès d'elle. Une éventualité qui n'a pas sa faveur.
Sur le plan humain, la dernière conférence de presse de M. Trichet, à l'issue de huit ans de mandat, s'annonce "particulièrement poignante", selon les économistes de RBS. "Il part dans une période de grande incertitude et laisse à M. Draghi une BCE en mode de gestion de crise".