L'euro chutait face au dollar mardi, tombant à un nouveau plus bas en plus de quatre ans, dans un regain d'inquétudes sur la reprise en zone euro et sur la santé du secteur financier en Europe.
A 09H30 GMT (11H30 à Paris), la monnaie européenne valait 1,2119 dollar, contre 1,2305 lundi à 21H00 GMT, après être tombée à 1,2111 dollar vers 09H15 GMT, son plus bas niveau depuis le 14 avril 2006.
Les craintes sur la vigueur de la reprise en zone euro étaient renforcées par la publication du rapport semestriel sur la stabilité financière de la Banque Centrale Européenne (BCE), dans lequel l'institution estime que les banques de la zone euro risquent de devoir inscrire dans leurs comptes 195 milliards d'euros de dépréciations supplémentaires d'ici fin 2011.
L'euro avait auparavant souffert de l'abaissement vendredi de la note de la dette de l'Espagne par l'agence de notation Fitch.
Fitch a abaissé d'un cran la note de la dette de l'Espagne, à "AA+", contre "AAA" jusque là, ce qui était la meilleure note possible, estimant que le nécessaire processus de réduction de la dette privée affecterait les perspectives de croissance du pays.
"La situation reste difficile pour l'euro. Les inquiétudes sur les conséquences des mesures de réduction de coûts mises en place par de nombreux pays démontrent à quel point l'opinion des marchés sur la monnaie unique est mauvaise", commentaient les analystes de Commerzbank.
En effet, "l'euro ne reçoit aucun soutien de la détermination des gouvernements (à enrayer la crise de la dette, ndlr) mais (au contraire) souffre, car ces mesures ralentissent la croissance de l'économie", expliquaient les analystes.
De plus, une série d'indicateurs européens décevants renforçait ces craintes de ralentissement de la croissance.
L'indice de confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs de la zone euro a rechuté de 2,2 points en mai comparé à avril, où il avait atteint son plus haut niveau depuis deux ans, selon des données publiées lundi.
En outre, le taux de chômage dans la zone euro a légèrement augmenté en avril, à 10,1% contre 10% le mois précédent, ce qui constitue un nouveau plus haut niveau historique, selon des données publiées mardi.
Les cambistes étaient également anxieux avant la publication des chiffres de l'emploi américain vendredi, chiffre essentiel pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.