e Nicolas Sarkozy reçoit vendredi à Paris le Premier ministre grec Georges Papandréou pour faire le point sur la crise de la dette grecque, au lendemain du feu vert du Parlement allemand au plan de sauvetage de l'euro.
La France est l'un des principaux bailleurs de fonds de la Grèce, avec l'Allemagne, où se trouvait mardi M. Papandréou, qui a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel.
Celle-ci a indiqué attendre les conclusions de l'audit mené par la troïka des créanciers - qui a repris jeudi son inspection des comptes de la Grèce - pour savoir s'il faudrait ou non renégocier les modalités du plan d'aide internationale décidé le 21 juillet à Bruxelles par la zone euro.
A Paris on répète qu'il n'y a "pas d'alternative" à ce second plan d'aide à la Grèce, en cours de ratification dans plusieurs pays d'Europe, et qu'il permettra de "garantir et les mesures de soutien dans la durée et les mesures pour éviter la contagion à des grands pays comme l'Espagne et l'Italie".
Des deux côtés du Rhin, pour stabiliser la zone euro, la "convergence de vue est parfaite, j'aurai l'occasion de le dire" au Premier ministre grec, avait déclaré jeudi Nicolas Sarkozy depuis le Maroc.
Le chef de l'Etat avait également annoncé son intention de s'exprimer après son entretien avec le leader grec, qui aura lieu à 17H00, pour "dire exactement quelle est notre stratégie s'agissant du soutien que nous devons à un pays européen comme la Grèce".
Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, la réunion peut être une nouvelle occasion pour la France de "donner une image de solidarité vis-à-vis de la Grèce" et de montrer qu'elle a réussi à "ranger l'Allemagne à ses positions" plus souples, étant donné "le risque réel de contagion" de la crise.
L'Elysée soulignait jeudi après-midi qu'aux yeux d'Angela Merkel et du président Sarkozy, "c'est la mise en oeuvre résolue des décisions prises au sommet du 21 juillet qui permettra de surmonter les difficultés que traverse actuellement la zone euro".
Après le vote du Parlement allemand, salué par M. Sarkozy, lui et Mme Merkel "incitent" en outre "l'ensemble des partenaires qui n'auraient pas encore procédé aux ratifications parlementaires à mener à terme ce processus dans les plus brefs délais".
Jeudi soir, dans la foulée du Bundestag, le Parlement estonien a approuvé à une large majorité l'élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), créé en 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté. L'Estonie est devenue ainsi le 13e pays de la zone euro à accorder son feu vert.
L'adoption du fonds de secours nécessite l'aval des 17 membres de la zone et les dirigeants européens espèrent le voir boucler d'ici à la mi-octobre. L'élargissement du FESF, qui est déjà venu en aide à l'Irlande et au Portugal par le biais de prêts, lui confère une capacité de crédit à 440 milliards d'euros. Il lui permet aussi de racheter sur le marché secondaire de la dette des pays à la peine, tâche confiée jusqu'ici à la Banque centrale européenne (BCE).
Au sein de la zone euro, il reste des incertitudes sur le vote de certains pays, comme la Slovaquie, qui traîne des pieds et pourrait se prononcer après la mi-octobre.