Les Bourses européennes ont ouvert en baisse vendredi, sur fond de craintes de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro et dans la foulée d'une chute historique de Wall Street, tandis que l'euro remontait après avoir touché son plus bas niveau depuis mars 2009.
Sur le marché obligataire, les taux longs grecs se tendaient et atteignaient un plus haut depuis l'entrée du pays dans la zone euro.
Vers 09H50 (07H50 GMT), la Bourse de Paris perdait 1,86%, Lisbonne 0,50%, Milan 0,81%, Madrid 1,04%, Amsterdam 1,64%, Athènes 2,38%, Londres 1,21% et Francfort 1,12%.
Dans les premiers échanges, elles avaient affiché des pertes beaucoup plus importantes, affichant un recul de plus de 2%, sauf Londres et Francfort.
Jeudi, les places européennes avaient déjà toutes fini en repli, à l'exception d'Athènes.
Les valeurs bancaires ont particulièrement souffert dans les premiers échanges.
Les espagnoles Santander et BBVA lâchaient respectivement 2,65% et 3,70%. A Paris, Crédit Agricole perdait 4,52% et Société Générale 4,10%. L'allemande Deutsche Bank cédait de son côté 2,03%.
Un peu plus tôt, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo avait terminé sur un plongeon de 3,10%, perdant 331,10 points à 10.364,59 points, dans un marché miné par les craintes d'extension de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, Portugal et Espagne en tête, et par l'appréciation du yen.
Jeudi, Wall Street avait aussi terminé en forte baisse après un mouvement de panique: le Dow Jones Industrial Average avait abandonné 347,80 points (-3,20%) à 10.520,32 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 82,65 points à 2.319,64 points (-3,44%)
Le Dow Jones a notamment enregistré la plus forte chute en points de son histoire en séance (-998,50 points).
Les causes de ce décrochage n'étaient pas encore évidentes vendredi matin, même si les médias américains ont pointé dès jeudi soir la banque Citigroup et fait état d'une erreur humaine de la part d'un trader.
En outre, la Grèce était toujours au centre des attentions: les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro devaient se retrouver vendredi en sommet extraordinaire à Bruxelles, tandis que les ministres des Finances du club des grands pays industrialisés du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) ont annoncé la tenue d'une conférence téléphonique dans la journée sur la crise de la dette grecque.
Une nouvelle montée au créneau du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, n'avait guère contribué à calmer les esprits jeudi.
"Le Portugal n'est pas la Grèce, l'Espagne n'est pas la Grèce", avait insisté M. Trichet, assurant qu'un défaut de paiement de la Grèce était pour lui "hors de question". Une porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) avait renchéri en affirmant que ce n'était "pas une option".
De son côté, la monnaie unique européenne, qui avait atteint jeudi son plus bas niveau depuis mars 2009 face au billet vert à 1,2523 dollar, remontait mais restait sous pression: à 08H47 GMT, un euro valait 1,2724 dollar, contre 1,2644 dollar jeudi vers 20H00 GMT.
Le ministre japonais des Finances, Naoto Kan, a exclu des mesures concertées du G7 pour redresser l'euro. "Je ne pense pas qu'il y aura de demande d'intervention" lors de la conférence téléphonique, a-t-il déclaré.
Sur le marché obligataire, le taux des obligations d'Etat grecques à dix ans a battu vendredi matin un nouveau record depuis l'entrée du pays dans la zone euro, à 12,272%.
Le rendement de l'obligation d'Etat portugaise à 10 ans augmentait mais de façon moins marquée, à 6,181% contre 6,091% la veille, tout comme celui de l'espagnole à 4,457% contre 4,407%.