PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron promet, dans une lettre adressée aux enseignants à l'occasion de la rentrée scolaire, de "transformer" avec eux "l'Ecole comme cela n'a jamais été fait" et d'aller "beaucoup plus loin" dans la lutte contre les inégalités et dans la préparation des élèves à la vie active.
"Nous prenons avec le Premier ministre Edouard Philippe et votre ministre Jean-Michel Blanquer (l'engagement-NDLR) de transformer l'Ecole comme cela n'a jamais été fait, c'est-à-dire avec vous", écrit le chef de l'Etat dans cette lettre datée de mercredi et consultée par Reuters jeudi.
"C'est pourquoi nous voulons vous redonner, à vous ainsi qu'à tous les acteurs de terrain, la capacité d'innover, de déployer les méthodes dont l'efficacité a été mesurée afin de créer les conditions concrètes de la réussite de tous les élèves", ajoute-t-il. "Cet esprit guidera nos prochaines initiatives".
Deux mesures contenues dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron sont entrées en vigueur à la rentrée pour l'enseignement primaire : un retour à la semaine d'école de quatre jours dans les communes où les établissements et les mairies le souhaitent et le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans l'éducation prioritaire.
"Nous irons beaucoup plus loin dans la lutte contre les inégalités", écrit Emmanuel Macron. "A l'issue des rentrées 2018 et 2019, les classes de CP et de CE1 de ces réseaux auront vu leurs effectifs divisés par deux".
Dans le secondaire, le chef de l'Etat entend "aller beaucoup plus loin pour que le collège et le lycée préparent mieux nos enfants à l'enseignement supérieur et à la vie active".
"La rénovation de l'enseignement professionnel et le développement de l'apprentissage serviront cette ambition", souligne Emmanuel Macron. Le baccalauréat sera lui "refondé" "pour mieux préparer à la poursuite d'études".
Quant à la formation des enseignants, elle "doit être davantage nourrie par les recherches scientifiques, les expérimentations et la comparaison internationale", poursuit le chef de l'Etat, promettant aux enseignants tout au long de leur carrière et chaque année "une offre de formation plus riche et centrée sur les besoins rencontrés dans (les) salles de classe".
Définie comme une "priorité" par l'exécutif, l'Education nationale est l'un des quelques ministères qui verra son budget augmenter en 2018 - il passera de 49,3 à 50,5 milliards d’euros, hors pensions et cotisations.
La rentrée scolaire s'est toutefois tenue dans un contexte tendu, marqué par l'annonce de la baisse des contrats aidés auxquels l’Education nationale a recours. Plusieurs syndicats se sont également inquiétés des inflexions et des propos tenus ces derniers mois par Jean-Michel Blanquer, qui "entachent la confiance" avec le monde éducatif.
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)