A l'instar de son concurrent américain Boeing, Airbus a déclaré mardi au salon de l'aéronautique du Bourget s'attendre à une reprise des ventes d'avions en 2010, et a assuré une fois de plus que ses appareils étaient fiables, en dépit du crash de l'A330 Rio-Paris.
"Nous pensons que nous sommes proches de la fin --de la crise, ndlr--. En 2010, nous attendons la reprise", a affirmé devant la presse Thomas Enders, le patron de l'avionneur européen.
Cette année et l'an prochain, la première priorité est de sécuriser les livraisons, autant que d'engranger de nouvelles commandes, a-t-il dit. "Nous tablons sur en gros le même nombre de livraisons en 2009 qu'en 2008", a-t-il dit. L'an passé, Airbus avait livré 483 avions.
Pour aider ses clients, les compagnies aériennes, prises à la gorge par la crise du crédit, l'avionneur compte notamment sur les garanties de crédit à l'exportation, octroyées par les agences publiques, telles que la Coface en France ou Hermes en Allemagne. Cette année, elles devraient garantir 40% des livraisons contre 20% l'an passé.
Malgré la crise, M. Enders a insisté sur le fait qu'il voulait garder des effectifs constants. Le numéro deux d'Airbus, Fabrice Brégier, a également assuré que dans la situation actuelle, il ne devrait pas y avoir de répercussions sociales de la crise.
La veille au Bourget, dans la périphérie de Paris, Boeing avait délivré un message similaire. "Il n'y a pas de certitude, mais nous avons l'impression qu'il y a des raisons d'espérer un début de reprise l'an prochain", a déclaré Scott Carson, Pdg de la branche aviation commerciale de Boeing.
Cette édition du salon du Bourget, en pleine récession mondiale, n'est guère propice aux annonces spectaculaires de commandes.
Qatar Airways, une des grandes compagnies du Golfe, avait néanmoins annoncé lundi l'achat à Airbus de 24 moyen-courriers de la famille des A320 pour 1,9 milliard de dollars. Vietnam Airlines avait aussi fait savoir qu'il allait signer cette semaine au Bourget "une lettre d'intention pour l'achat de deux long-courriers A350 et seize moyen-courriers A321".
Airbus a été contraint une fois de plus mardi de défendre la fiabilité de ses avions, après le crash d'un de ses Airbus A330 d'Air France entre Rio et Paris, qui a fait 228 morts dans la nuit du 31 mai au 1er juin.
La sécurité est toujours "la priorité numéro un" quand il s'agit de construire un avion, a assuré Fabrice Brégier, mais les dirigeants d'Airbus ont refusé de "spéculer" sur l'enquête en cours.
Ils n'ont pas plus commenté les doutes sur la fiabilité des sondes de vitesse des A330 et A340, mise en cause dans ce crash comme dans plusieurs autres incidents sur des appareils de ce type, ces dernières années.
Airbus et sa maison-mère EADS tentent aussi, lors de ce salon, de sauver le programme d'avions de transport militaire A400M, menacé par de sérieux retards dans son développement.
Visitant le salon mardi, le ministre français de la Défense Hervé Morin a annoncé que se tiendrait le 22 juin à Séville (Espagne) une réunion avec ses six homologues des pays européens clients de l'avion.
Les pays clients (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg) discutent actuellement avec Airbus et EADS de l'avenir du contrat. L'A400M, un programme d'un montant de 20 milliards d'euros, devait initialement être livré à partir de la fin 2009, mais il subit au moins trois ans de retard.
Arianespace, de son côté, a annoncé qu'en dépit de la crise, il allait "battre de nouveaux records" en 2009, avec 10 contrats pour des lancements de satellites commerciaux enregistrés depuis le début de l'année.