L'assurance chômage a terminé l'année 2009 dans une situation financière déficitaire sous l'effet de la crise économique et sociale, mais quasiment conforme à ses dernières prévisions, ont indiqué vendredi plusieurs sources syndicales au terme d'un bureau de l'Unedic.
Le vote du budget 2010, inférieur au budget 2009, a été reporté au 11 février. Il interviendra après l'élection le 29 janvier du nouveau président de l'Unedic, probablement Gaby Bonnand (CFDT), seul candidat déclaré jusqu'alors.
"Fin 2009, le déficit cumulé de l'Unedic atteignait 5,6 milliards d'euros, inférieur aux prévisions", a déclaré Yves Razzoli (CFTC). C'est "pratiquement ce qui était envisagé dans les dernières prévisions financières", a observé Alain Lecanu (CFE-CGC).
Le déficit accumulé ces dernières années, ramené à -4,9 milliards d'euros fin 2008, s'établirait à -5,9 milliards d'euros fin 2009 puis -9,5 milliards d'euros fin 2010, avait prévu l'assurance chômage mi-octobre.
Avant la crise, qui a diminué les rentrées de cotisations dans ses caises et a augmenté les dépenses d'indemnisation du chômage, l'Unedic espérait avoir épongé en 2010 tout le déficit accumulé pendant la panne de croissance de 2002-05.
Le déficit "continuera de se creuser au cours des deux prochaines années en raison de la poursuite de la hausse du chômage", a rappelé jeudi le président de l'Unedic Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), soulignant que l'Unedic peut "faire face à ce déficit sans augmenter les cotisations ou réduire les prestations" grâce à l'emprunt.
Il atteindrait 11 milliards d'euros en 2013, "chiffre impressionnant mais inférieur à celui enregistré lors de la crise de 1995 et aux prévisions que nous faisions encore cet été", a observé le responsable patronal.
Sur le budget 2010, Eric Aubin (CGT) a pointé "des choses encore trop floues", notamment sur le sort des salariés de l'Unedic qui ne s'occuperont plus de recouvrement des cotisations -transféré aux Urssaf- et sur des recettes espérées de la vente et de la location de l'ex-parc immobilier des Assedic.
La CFTC a indiqué que l'Unedic "s'oriente vers un accord avec Pôle emploi, qui est prêt à racheter environ 170.000 mètres carrés pour environ 220 millions d'euros et à louer 250.000 autres mètres carrés au prix du marché".
Notant que le Medef a déclaré que ces recettes, évaluées à 300 millions d'euros, serviraient à réduire la dette de l'Unedic, la CGT a considéré que la somme est "trop faible" pour éponger le déficit accumulé.
Le bureau s'est aussi penché sur la contribution financière versée aux organisations patronales et syndicales pour leur mission d'administrateur de l'Unedic (en 2008, 540.000 euros par organisation, sauf 1,6 million d'euros pour le Medef).
Il était prévu que l'Unedic ne verse plus en 2009 que 75% du montant 2008 et 50% en 2010, Pôle emploi compensant le reste. "Or, ces 25% qui devaient venir de Pôle emploi n'ont pas été versés, ni même discutés", a affirmé la CGT, précisant que le bureau allait saisir la présidence de Pôle emploi.