Le tribunal de commerce de Paris tiendra une nouvelle audience le 17 novembre pour examiner les offres de reprise de la maison de couture Christian Lacroix, en redressement judiciaire, a-t-on appris auprès des participants à l'audience de mardi.
"C'est une affaire qui est reportée au 17 novembre, il y a des délais de procédure", a déclaré Marie-Laure Bonaldi-Nut, avocate du cabinet François & Associés, représentant le cheikh émirati Hassan ben Ali al-Naimi, candidat à la reprise de la maison de couture.
"Le tribunal n'a pas voulu examiner de plan de cession avant d'examiner le plan de redressement" pour lequel un délai de procédure expire le 16 novembre, a expliqué l'administrateur judiciaire Régis Valliot. "C'est juste un problème de procédure", a-t-il ajouté, "le 17 novembre, il examinera les deux".
Selon le PDG de la maison Christian Lacroix, Nicolas Topiol, cette nouvelle audience a été fixée "à la demande de toutes les parties", les dossiers n'étant pas complètement bouclés.
Le tribunal se prononcera le 17 novembre ou, plus probablement, mettra son jugement en délibéré, selon les mêmes sources.
Ni le couturier Christian Lacroix, ni les frères Leon et Simon Falic, propriétaires américains de la griffe, ni le cheikh Hassan ben Ali al-Naimi n'étaient présents à l'audience.
L'offre du cheikh, un proche de la famille régnante de l'émirat d'Ajman, petit émirat membre de la fédération des Emirats Arabes Unis, est considérée comme la plus sérieuse par l'administrateur judiciaire.
Le cabinet Bernard Krief Consulting (BKC) est toujours dans la course, avec "une offre globale". "Nous avons rappelé que nous souhaitons une solution française pour Christian Lacroix et qu'il devienne le leader mondial de l'artisanat de très haut luxe", a déclaré son pdg Louis Petiet à l'issue de l'audience.
Prié de dire si l'offre de BKC s'articulait toujours avec une offre de La Financière Saint Germain (ndlr: Haviland, Daum, Lalique), M. Petiet a déclaré que "tous les partenariats sont envisageables".
L'offre émiratie, à laquelle est associé Chritian Lacroix, prévoit un budget global de 100 millions d'euros pour l'apurement du passif, les pertes attendues au redémarrage de la griffe et son développement. Me Bonaldi-Nut a précisé qu'un délai d'"une semaine" à partir de mardi était nécessaire pour que la somme soit disponible en France.
Selon M. Topiol, l'offre du cheikh est "tout à fait satisfaisante pour toutes les parties, y compris M. Christian Lacroix".
Propriété depuis 2005 du groupe Falic, la maison Lacroix a enregistré en 2008 dix millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. Elle compte 105 salariés.