Les trois-quarts des 590 salariés de l’usine Sony de Ribeauvillé (Haut-Rhin) se sont mis en grève vendredi pour exprimer leur inquiétude sur la mise en vente prochaine du site, a-t-on appris vendredi auprès des syndicats.
Environ 450 salariés ont suivi l’appel à la grève d’une journée, la première dans l’usine depuis sept ans, ont affirmé les représentants de l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CFE/CGC. La direction du site a reconnu qu’une "bonne majorité" du personnel ne travaillait pas vendredi.
Près de 300 grévistes se sont en outre rassemblés devant l’usine vendredi matin, a constaté l’AFP. Ils devraient se rendre dans l’après-midi en cortège à la sous-préfecture de Ribeauvillé pour y être reçus par le sous-préfet et les élus locaux.
L’usine Sony doit être vendue dans les prochaines semaines à un duo formé du fonds d'investissement suisse Quantum et du groupe électronique allemand Blaupunkt. Selon les syndicats, ce projet de reprise risque d’entraîner une destruction significative d’emplois, voire la fermeture de l’usine.
Ils réclament son retrait au profit d’une vente séparée des activités -sous-traitance électronique et ingénierie d’une part, service après-vente d’autre part- qui permettrait selon eux de conserver davantage de personnel. Cette hypothèse avait été envisagée par le groupe Sony avant d’être écartée.
Les syndicats demandent en outre une indemnité de transfert de 40.000 euros pour le personnel qui sera repris, et pour tous les autres des conditions de départ identiques au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) de 2008 qui avait attribué à chacun une prime de l’ordre de 50.000 euros (variable selon l’ancienneté) et un congé de reclassement d’un an.
Le contenu du projet de reprise Quantum-Blaupunkt sera débattu la semaine prochaine en comité d’entreprise, a indiqué François-Xavier Akamatsu, directeur des ressources humaines de l’usine.
Sony France avait annoncé début mai en comité central d’entreprise (CCE) la mise en vente de l’unité de Ribeauvillé qui est en sous-charge de travail et a besoin de trouver des activités complémentaires.
Première usine japonaise ouverte en Alsace en 1986, l’usine Sony a compté jusqu’à 1.600 salariés permanents en 1999 avant de subir quatre plans sociaux.