PARIS (Reuters) - Les organisations patronales du transport routier de marà propos chandises ont annoncé qu'elles ne participeraient pas à la réunion de négociations salariales prévue jeudi, en l'absence "d'élément nouveau" après l'échec des premiers rendez-vous.
Dans un communiqué diffusé mercredi en fin de journée, la FNTR, l'Unostra et la TLF estiment que rien "ne permet aujourd'hui de reprendre une nouvelle négociation dans les meilleures conditions et d'espérer la signature d'un accord".
Une ultime réunion avait été prévue jeudi pour tenter de sortir de l'impasse dans laquelle s'étaient séparés patrons et syndicats mardi soir, malgré la pression mise par les blocages et barrages organisés à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC.
Les syndicats de routiers dénoncent une "smicardisation" de leur métier, et réclament une augmentation de salaire de 5% et divers avantages, dont un 13e mois, ce que les organisations patronales jugent irréalisables.
Après l'échec d'une réunion en décembre, ces dernières avaient formulé mardi une nouvelle proposition incluant une hausse à hauteur de 1% à 2% selon les niveaux de salaires.
"Nous ne sommes pas en capacité de faire mieux : nos entreprises sont frappées de plein fouet par la crise économique et souffrent d'un grave déficit de compétitivité", soulignent la FNTR, l'Unostra et la TLF dans leur dernier communiqué.
Selon les organisations patronales, les difficultés des transporteurs sont aggravées par la faible croissance économique en France et la concurrence des camions venus d'Europe de l'Est.
Confrontés à un second refus des patrons, qui n'avaient déjà pas souhaité se rendre "sous la contrainte" à une réunion convoquée mardi à 23h00, les syndicats se sont étonnés de cette nouvelle fin de non-recevoir.
"Je suis stupéfait, je n'y crois pas", a dit Jérôme Vérité, délégué général de la CGT Transports. "J'espère (...) qu'il s'agit seulement d'une stratégie pour mettre le gouvernement au centre, arracher à nouveau des aides publiques et trouver ainsi une solution."
"Si jamais ils venaient à faire un deuxième bras d'honneur en ne se présentant pas à une deuxième réunion de négociation alors que demain a lieu une réunion sur le dialogue social, ça obligerait l'Etat à sortir de sa neutralité", a-t-il ajouté.
Le refus des organisations patronales ne change rien au programme des syndicats, a-t-il encore dit. Ces derniers ont donc l'intention de répondre à la convocation et d'organiser de nouveaux blocages à partir de jeudi matin, "sur des points durs".
(Gregory Blachier, édité par Yves Clarisse)