Refroidie par l'accélération des destructions d'emplois aux Etats-Unis en juin, la Bourse de New York aura un week-end prolongé pour digérer une vague de statistiques médiocres et se préparer à la publication des premiers résultats trimestriels.
"Nous n'avons plus d'événement catalyseur suffisant pour faire bouger le marché quand les nouvelles seront moins mauvaises", observe Art Hogan, de Jefferies.
Wall Street, un peu débordée par un flot d'indicateurs au cours d'une semaine écourtée par les célébrations du 4 juillet, la fête nationale américaine, a montré sa déception face à deux indicateurs.
Le recul de l'indice de confiance des consommateurs américains mardi, puis la dégradation du marché de l'emploi jeudi, ont refroidi les investisseurs qui s'impatientent en l'absence de signes de reprise économique concrets. Le Dow Jones, indice vedette de Wall Street, a abandonné 0,97% et 2,63% respectivement après la parution de chacun de ces deux indices.
Au total, sur quatre jours, il a reculé de 1,87% pour terminer jeudi à 8.280,74 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui abandonné 2,27% à 1.796,52 points et le Standard & Poor's 500, à la composition plus large, 2,45% à 896,42 points.
"Le marché a besoin de plus de bonnes nouvelles", note Art Hogan.
Même sentiment pour Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, pour qui le marché s'est distingué par son "apathie".
Le flot d'indicateurs publiés cette semaine n'a pas aidé à soutenir un volume d'échanges resté très faible.
La semaine prochaine, une première estimation de l'indice de confiance des consommateurs publiée vendredi par l'Université du Michigan devrait être très surveillée. Le même jour sont attendus la balance commerciale pour mai et les prix à l'importation pour juin.
La semaine aura auparavant débuté par la publication lundi de l'indice ISM de l'activité dans les services.
Les acteurs du marché espèrent maintenant que la saison des résultats va donner un petit coup de fouet au marché. Elle va s'ouvrir timidement la semaine prochaine, avec comme d'habitude le producteur d'aluminium Alcoa qui se lancera mercredi.
"La tendance sera probablement mitigée (...), parce que c'est là que le marché va chercher des signaux", estime Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
"Il va y avoir encore des résultats plutôt médiocres, mais on attend quand même des prévisions qui devraient commencer à être un peu meilleures", rapporte de son côté Gregori Volokhine.
Le groupe pétrolier Chevron suivra jeudi.
L'analyste souligne par ailleurs que le marché pourrait trouver quelques idées d'investissements du côté de l'administration, avec la poursuite des discussions sur le plan de couverture santé et sur le plan pour l'énergie.
Le marché obligataire s'est stabilisé, alors que les statistiques ont été marquées par "l'absence de signes d'inflation", indique M. Volokhine.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a reculé à 3,496%, contre 3,506% vendredi dernier tandis que celui à 30 ans est remonté à 4,317%, contre 4,303% une semaine plus tôt.