Le gouvernement travaille à un "arrêt progressif" de la prime à la casse, qui doit normalement prendre fin le 31 décembre, a indiqué le ministre chargé de l'Industrie Christian Estrosi dans une interview au quotidien Les Echos de lundi.
"La prime à la casse ne pourra pas être maintenue indéfiniment", explique M. Estrosi évoquant les "effets dommageables (...) dans la durée" des dispositifs tels que la 'Balladurette' ou la 'Jupette'.
"Il faut désormais imaginer un arrêt progressif. Nous y travaillons", déclare M. Estrosi, sans donner d'échéance.
"Je veux d'abord être sûr que les constructeurs ne se contentent pas de gérer les stocks. Or, on me dit que les carnets de commandes sont remplis mais que les concessionnaires ne sont pas livrés parce que la production ne suit pas", note le ministre.
Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, qui s'attend à une année 2010 "aussi difficile" que 2009 pour le marché automobile en raison notamment de la fin de la prime à la casse, avait réaffirmé vendredi son souhait que l'extinction de cette prime se fasse "de manière un peu graduelle".
En Europe, la mise en place de cette prime dans plusieurs pays a permis de limiter la baisse des immatriculations - de 12 à 13% en moyenne annuelle-, selon une étude publiée début juin par Euler Hermes SFAC.
Mise en place en décembre 2008 et prévue jusqu'au 31 décembre 2009, la prime à la casse en France permet à l'acheteur d'une voiture particulière ou d'un utilitaire léger, neuf et peu polluant, de bénéficier d'une prime de 1.000 euros s'il met au rebut un véhicule de plus de dix ans.
Revenant par ailleurs sur la demande du PDG d'EDF Pierre Gadonneix formulée la semaine dernière d'une hausse de 20% des tarifs d'électricité pour désendetter son groupe, M. Estrosi réaffirme que c'est "à l'Etat et à lui seul de fixer les règles".
"Le problème de cette annonce, c'est que personne n'avait été mis au courant. C'est une bien curieuse manière de faire rentrer la nécessité d'investir dans la conscience collective", relève-t-il.
Evoquant ensuite les investissements qui pourraient être financés par le grand emprunt que le gouvernement veut lancer début 2010, M. Estrosi mentionne les biotechniques, les écotechnologies, les nanotechnologies et "surtout la fibre optique".