Les marchés financiers ont exprimé jeudi leur soulagement en terminant en nette hausse, satisfaits du plan d'aide à la Grèce élaboré lors d'un sommet européen exceptionnel convoqué à Bruxelles.
La réaction positive a été immédiate, sitôt connues les grandes lignes du projet d'accord, peu avant la clôture des Bourses européennes. A la clôture, la Bourse de Paris a gagné 1,66%, Londres 0,79%, Francfort 0,95%, Madrid 2,93% et Milan 3,76%.
Tétanisés jusqu'à présent par les problèmes de dette en Europe et l'incapacité des dirigeants de la zone euro à y remédier, les investisseurs voient désormais le bout du tunnel.
"Il est clair que les Européens ont accepté de faire des efforts plus importants que prévu pour éviter non seulement une contagion de la crise grecque mais également pour freiner la contestation sociale qui était en train de couver dans de nombreux pays du sud", a expliqué Laurent Geronimi, directeur de la gestion des taux chez Swiss life Gestion Privée.
L'annonce officielle est venue quelques heures plus tard, peu avant la clôture de la Bourse de New York où le Dow Jones a fini en progression de 1,21% et le Nasdaq de 0,72%.
Ce deuxième plan pour sauver la Grèce de la faillite n'entraînera pas un "événement de crédit", a assuré le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.
Selon la déclaration finale du sommet, la répartition de la nouvelle aide à Athènes comprend 109 milliards d'euros de prêts qui viendront de l'Europe et du Fonds monétaire international (FMI), le reste, environ 50 milliards d'euros, provenant d'une contribution du secteur privé créancier de la Grèce.
Le montant de ce second sauvetage, qui doit permettre à Athènes de tenir jusqu'à mi-2014, est bien supérieur aux chiffres qui circulaient précédemment.
L'accord prévoit aussi une amélioration des conditions de prêts aux pays en difficulté comme, outre la Grèce, l'Irlande et le Portugal.
"C'est une courageuse tentative de s'occuper du problème de liquidité auquel la Grèce fait face, et dans une certaine mesure, de s'occuper du problème de solvabilité qui est bien plus difficile à régler", a estimé Alan Ruskin, de Deutsche Bank.
Le secteur bancaire, très exposé à la dette de la Grèce et d'autres pays européens, a bondi sur les marchés. Les banques ont signé les meilleurs performances sur toutes les places européennes pour finir sur des hausses comprises entre 5 et 9%.
La forte reprise de l'euro sur le marché des changes a reflété un certain retour de la confiance. La monnaie européenne a brièvement dépassé les 1,44 dollar, à son plus haut niveau depuis le 6 juillet.
"Toutes ces mesures devraient réduire le fardeau pour Athènes, et les marchés se sont réjouis de ce signal, comme en témoigne l'ascension de l'euro", a observé Kathleen Brooks, analyste de la société Forex.com.
Le marché des emprunts d'Etat, baromètre de la santé de la zone euro, s'est également fortement détendu, avec des taux en baisse sur les obligations des pays les plus fragiles, notamment la Grèce dont les taux à 10 ans sont retombés à moins de 16%.