La menace d'une fermeture des services gouvernementaux américains ("shutdown") s'éloignait mercredi grâce au vote d'une loi de finances provisoire, mais le bras de fer sur les dépenses de l'Etat fédéral reprenait de plus belle entre démocrates et républicains.
La Chambre des représentants à majorité républicaine et le Sénat aux mains des démocrates, bataillent depuis plusieurs semaines sur les niveaux de dépenses de l'Etat fédéral, alors que l'actuelle loi de finances court jusqu'au vendredi 4 mars à minuit.
Sans accord au Congrès à cette date, l'administration aurait été contrainte de fermer ses services jugés non-essentiels, comme la protection sociale, avec des conséquences néfastes sur l'économie à la clé.
Le Sénat, opposé à des coupes budgétaires drastiques proposées par les républicains, doit voter mercredi sur un projet de loi de finance provisoire de deux semaines -- jusqu'au 18 mars -- le temps de négocier une solution sur le reste de l'exercice budgétaire 2011, qui se termine le 30 septembre.
Le plan contient quatre milliards de coupes budgétaires mais sur des dispositifs déjà ciblés par la proposition de budget 2012 du président Barack Obama. Parmi les coupes figure notamment une économie de 650 millions de dollars sur des fonds destinés à l'administration des autoroutes.
Mardi, la Chambre des représentants a adopté par 335 voix contre 91 ce plan de finances de deux semaines. Au total 104 démocrates ont voté pour cette mesure provisoire.
Mais sur le plus plus long terme, l'impasse demeure même si le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid a estimé mardi qu'il avait "bon espoir" de trouver ensuite un accord avec les républicains, pour les sept derniers mois de l'exercice 2011.
Mercredi, les républicains se fondaient sur un rapport de la cour des comptes américaine (GAO) pour réclamer davantage de coupes. Le document publié mardi assure que l'administration pourrait économiser plusieurs milliards de dollars annuellement sur des dispositifs redondants.
"Une fois la mesure provisoire adoptée, nous y reviendrons", a déclaré mercredi le chef de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell en évoquant les coupes budgétaires à effectuer.
Pour sa part, le président Obama s'est impliqué mardi en s'entretenant au téléphone avec le président de la Chambre des représentants John Boehner. Le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney a ensuite affirmé à la presse: "nous pensons que des progrès ont été effectués".
La présidence restera impliquée dans les prochains jours dans ces négociations budgétaires au Congrès.
"Le président va en parler aux Américains, car le seul message des républicains est d'éliminer des mesures importantes pour les gens, en particulier ceux qui ne peuvent s'en sortir seuls", a affirmé M. Reid mardi devant la presse.
La Chambre avait adopté le 19 février, sous l'impulsion des républicains, un projet de loi permettant le financement de l'Etat fédéral jusqu'au 30 septembre, mais avec des coupes draconiennes de 61 milliards de dollars.
Une taille si radicale n'était pas du goût des démocrates et avait peu de chances de passer au Sénat car elle affectait notamment des dispositifs du gouvernement pour les aides à l'étranger, une menace pour la sécurité nationale selon les alliés de Barack Obama.
Le plan des républicains s'en prenait également au financement de la loi sur la couverture maladie adoptée par le Congrès en 2010, une réforme chère aux démocrates et au président Obama.