La Chine a confirmé jeudi l'arrestation pour espionnage présumé de quatre cadres du groupe minier Rio Tinto annoncée la veille par le chef de la diplomatie australienne.
"Quatre employés du bureau de Shanghai de Rio Tinto ont été arrêtés pour vol présumé de secrets d'Etat", a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle, citant la Sécurité d'Etat de Shanghai.
Cette affaire intervient quelques semaines après que Rio Tinto eut éconduit un grand groupe chinois, Chinalco, au grand dam de l'industriel et des autorités chinoises.
Le ministre australien des Affaires étrangères Stephen Smith avait indiqué mercredi qu'un dirigeant du groupe anglo-australien, Stern Hu, et trois autres cadres étaient détenus depuis dimanche, précisant que des soupçons "d'espionnage et vols de secrets d'Etat" pesaient sur M. Hu.
Le groupe minier anglo-australien Rio Tinto, qui avait annoncé mardi la détention de ses employés pour des raisons "non éclaircies", s'était toutefois refusé à faire le lien entre les deux événements.
Début juin, Rio Tinto avait abandonné un accord accord stratégique conclu en février avec Chinalco qui devait permettre à la société chinoise de doubler sa participation au capital du groupe minier anglo-australien, moyennant sa recapitalisation.
Chinalco aurait apporté 19,5 milliards de dollars à Rio Tinto en échange d'une montée à 18% du capital et de beaux actifs miniers.
Mais après une fronde de ses actionnaires, Rio Tinto a préféré lancer une augmentation de capital de 15,2 milliards de dollars et s'allier avec son rival BHP Billiton pour la partie ouest-australienne de leurs activités.
Chinalco s'était dit "très déçu" et les autorités chinoises elles-mêmes avaient fustigé l'abandon "unilatéral" de l'accord.
"La décision unilatérale de Rio Tinto a non seulement déçu l'entreprise (Chinalco, ndlr) mais a eu de grandes répercussions sur les industries et le peuple chinois", avait déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang.