L'assureur mutualiste Macif a multiplié par plus de quinze ses résultats 2010, grâce à une reprise de provision, l'Etat ayant eu la main moins lourde que redouté au moment de taxer la réserve de capitalisation du groupe, ont annoncé mardi ses dirigeants.
Le résultat net de la Macif s'est inscrit à 212,8 millions d’euros en 2010, contre 13,5 millions d'euros en 2009.
L'an dernier, l'Etat a taxé la réserve de capitalisation de la Macif à hauteur de 10%, alors que le groupe avait pris en compte un taux de 34%.
La différence est venu alimenter le résultat net, a expliqué à la presse le directeur général Roger Iseli. Cette procédure comptable a généré, selon lui, un différentiel de résultat extrêmement important", voire "disproportionné".
Mais, à données constantes, le bénéfice 2010 aurait représenté "plus du double de celui de l'an dernier", a-t-il relevé.
L'an dernier, la Macif a réalisé un chiffre d’affaires consolidé à 6,1 milliards d’euros, en hausse de 6,8%.
L'année 2010 a été marquée par des événements climatiques (la tempête Xynthia, les inondations dans le Var...), qui ont représenté pour le groupe un coût total de réassurance de 178,9 millions d'euros (74,5 millions en net).
Malgré cette forte sinistralité climatique, le groupe Macif a amélioré son ratio combiné --critère essentiel de bonne gestion des assureurs-- à 103,6%.
Cela veut dire que ses frais généraux et les indemnisations versées à ses sociétaires représentent 103,6% des primes encaissées. Ce ratio, qui était de 106,7% en 2009, a ainsi baissé de 3,5 points sur un an.
L'assurance des personnes a progressé plus rapidement que celle des dommages, représentant respectivement 52% et 48% du chiffre d'affaires en 2010, contre 51% et 49% lors de l'exercice précédent.
Les fonds propres de la Macif en normes françaises se sont élevés à 1,810 milliard d’euros en 2010. Au regard du cadre réglementaire dit "Solvabilité II" qui doit entrer en vigueur début 2013, les fonds propres du groupe dépassent de 210% les futures exigences, s'est félicité M. Iseli.
Le président Gérard Andreck a pour sa part annoncé la prochaine concrétisation du projet de réorganisation de la Macif, engagé en 2009, qui prévoit la création d'une "structure faîtière" pour chapeauter le groupe.
"A priori, la situation est à peu près clarifiée", a-t-il ajouté, en précisant que le projet formalisé serait soumis à l'examen d'une assemblée générale extraordinaire convoquée à Clermont-Ferrand à la fin juin.
Il s'agira d'une "gouvernance qui va changer, dans sa nature, de façon significative", a souligné M. Andreck.
Le groupe étudie en outre un repositionnement de sa filiale Macifilia qui connaît des difficultés sur les marchés autos et poids lourds, "avec l'intention de réduire son exposition" dans ces domaines, a indiqué M. Iseli.