La Bourse de Paris a terminé en baisse mardi (-1,05%), les risques de contagion des violences dans le monde arabe à d'importants pays producteurs de pétrole, comme le Koweït ou le sultanat d'Oman, inquiétant les opérateurs.
A la clôture, l'indice vedette du marché parisien a cédé 43,20 points à 4.067,15 points, dans un volume d'échanges de 4,044 milliards d'euros.
Un vent d'inquiétude a également soufflé sur les autres grandes places européennes. Londres a perdu 0,97%, Francfort 0,68% et l'Eurostoxx 50 1,01%.
"Le risque libyen est relativisé par les investisseurs" qui anticipent déjà le départ du colonel Mouammar Kadhafi, a estimé Christian Parisot, économiste d'Aurel.
"Mais les mouvements sociaux qui sévissent dans d'autres pays, importants producteurs de pétrole, agitent les salles de marché", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions de Barclays Capital.
Au Koweït, la pression est montée d'un cran contre le Premier ministre, cheikh Nasser Mohammad al-Ahmad Al-Sabah, un neveu de l'émir, deux nouveaux mouvements politiques demandant son départ, tandis que dans le sultanat d'Oman plusieurs rassemblements ont eu lieu pour réclamer emplois et hausses de salaire.
Face à ces nouvelles tensions, l'or noir est reparti à la hausse à New York, s'échangeant à 97,63 dollars le baril.
"Une hausse durable des prix du pétrole et d'autres matières premières représenterait une menace tant pour la croissance économique que pour la stabilité des prix", s'est inquiété le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke.
Les bonnes nouvelles macroéconomiques, notamment sur le front de l'emploi, ont été reléguées au second plan.
Le chômage dans la zone euro a baissé à 9,9% de la population active en janvier, après avoir été au moins à 10% durant la quasi totalité de l'année 2010. Il a également reculé en Allemagne, première économie européenne à 7,3%.
Aux Etats-Unis, l'activité des industries manufacturières en février a atteint son plus haut niveau depuis près de sept ans.
Les valeurs financières ont tiré la cote vers le bas, victimes de prises de bénéfices en cette période de fortes tensions géopolitiques.
Par ailleurs, les résultats décevants de la britannique HSBC et les incertitudes quant à une éventuelle restructuration de la dette irlandaise qui font ressurgir la thématique de la crise des dettes souveraines en zone euro ont affecté le secteur, a souligné M. Murail.
Société Générale a cédé 3,46% à 49,168 euros, Crédit Agricole 2,63% à 12,38 euros et BNP Paribas 2,58% à 55,12 euros.
EADS a finit en recul de 1,48% à 20,65 euros. Le constructeur automobile Daimler est en pourparlers avec le gouvernement allemand au sujet du groupe aéronautique européen, dont il détient 15%, pour que son éventuel désengagement ne le prenne pas par surprise.
GDF Suez a cédé du terrain (-2,13% à 28,75 euros), souffrant de l'abaissement de recommandation d'achat à neutre par le suisse UBS.
Hors CAC 40, Remy Cointreau a repris des couleurs (+2,74% à 50,01 euros), après avoir annoncé être en "négociations exclusives" avec le groupe EPI pour lui céder ses champagnes Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck.
Technicolor a chuté de 5,66% à 5,17 euros, alors que le groupe --qui avait frôlé fin 2009 la faillite-- a essuyé une nouvelle perte en 2010 en raison des difficultés de certaines de ses activités.
April a perdu 2,25% à 22,38 euros malgré l'annonce d'un bénéfice net en hausse de 9,6% en 2010.