Le géant gazier russe Gazprom ne peut assurer les livraisons de volumes supplémentaires de gaz que l'Europe occidentale demande en raison d'une vague de froid, a déclaré samedi le directeur adjoint de l'entreprise, Alexandre Krouglov, cité par les agences russes.
"Gazprom ne peut pas pour le moment livrer les volumes supplémentaires que nos partenaires d'Europe occidentale nous demandent", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec le Premier ministre Vladimir Poutine.
M. Krouglov a cependant assuré que les volumes prévus par les contrats en cours étaient pour leur part respectés.
"Concernant les commandes de l'étranger lointain (les pays n'appartenant pas à l'ex-URSS, NDLR), elles sont satisfaites conformément aux contrats actuels", a-t-il ajouté.
Il a cependant reconnu samedi une baisse de 10% de ces livraisons pendant plusieurs jours mais a assuré que les volumes livrés étaient revenus à un niveau normal. Il n'a pas apporté plus de précisions.
Vladimir Poutine a pour sa part ordonné que Gazprom réponde aux demandes européennes une fois les besoins intérieurs russes couverts.
"Je vous demande de faire tous les efforts pour satisfaire les besoins de nos partenaires étrangers, tout en gardant à l'esprit que le but principal des sociétés énergétiques, de Gazprom en particulier, est de répondre aux besoins internes de la Russie", a-t-il dit.
Depuis plusieurs jours, l'Europe est frappée par une vague de froid qui a fait plus de 200 morts.
Et l'Union européenne a annoncé que la Russie avait réduit ses livraisons en raison de cette vague de froid qui touche aussi le territoire russe.
"Nous recevons actuellement 30% de gaz en moins de Russie en raison des grands froids en Europe de l'Est, comme prévu dans nos contrats", a ainsi déclaré samedi une porte-parole du groupe énergétique allemand RWE.
"L'approvisionnement de nos clients est toutefois assuré, notamment grâce à des stocks bien remplis", a-t-elle cependant renchéri.
Son concurrent EON, qui reçoit chaque année 20 milliards de mètres cube de gaz du géant russe (27% de son approvisionnement) se dit également "bien armé face aux réductions de livraisons de Gazprom", avec des stocks "élevés" et suffisants pour faire face "à une demande renforcée pendant une longue période".
Le gaz naturel russe a représenté 33% des approvisionnements allemands en 2010, première source devant la Norvège (29%), les Pays-Bas (22%), et la production domestique (11%), selon des chiffres publiés par la Fédération BDEW, qui regroupe les entreprises du secteur de l'Energie.
Une porte-parole du ministère néerlandais des Affaires économiques, en charge de l'énergie, Esther Benschop, s'est également voulue rassurante.
Les Pays-Bas produisent et disposent de suffisamment de réserves "afin de faire face à tous les besoins", a-t-elle déclaré, soulignant que le refus de Gazprom ne portait que sur des demandes supplémentaires.
En 2009, la Russie était le troisième fournisseur de gaz aux Pays-Bas, selon des chiffres de l'Energy Delta Institude (EDI), une école de commerce spécialisée dans le gaz.