Le groupe internet Google a publié jeudi une hausse marquée mais sans éclat de son bénéfice net et de son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre, qui a semblé décevoir un marché blasé.
Le bénéfice net, en hausse de 24,3% sur un an s'établit à 1,840 milliard de dollars pour le deuxième trimestre. Mais rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, il revient à 6,45 dollars, alors que les analystes en attendaient 6,52.
Le chiffre d'affaires a quant à lui grimpé de 24% sur un an, à 6,820 milliards de dollars, dépassant les attentes. Par rapport aux trois premiers mois de l'année, les recettes ont arraché une progression de 1%, alors que plusieurs analystes attendaient un déclin, qui aurait été seulement le deuxième de l'histoire du groupe.
En fait, il n'y a qu'en Grande-Bretagne que les recettes ont reculé par rapport à l'hiver, et cela a été plus que compensé par la croissance dans les autres régions, notament au Brésil, en Inde, en Russie et "même en France", a noté le groupe dans un communiqué.
Jusqu'à présent, la seule fois où Google a échoué à faire progresser ses recettes d'un trimestre sur l'autre était le début de l'année 2009.
"Google a eu un solide deuxième trimestre", a commenté le PDG, Eric Schmidt, cité dans un communiqué. "Nous avons constaté de la solidité dans les principales catégories de produits, de plus en plus d'annonceurs traditionnels se mettant à la publicité dans le moteur de recherche, et les gros annonceurs lançant de plus en plus des campagnes intégrées entre publicité de recherche, publicités illustrées et publicités sur appareils portable", a-t-il précisé.
L'action chutait néanmoins de 4,06% à 473,95 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
"La tendance sur les résultats de Google est à la déception", notait l'analyste Jon Ogg sur le site 247WallSt.com, relevant que c'était la deuxième fois en trois mois que l'action Google reculait à la publication de ses résultats.
"Tous comptes faits", ajoutait M. Ogg, "c'est le résultat d'une société en phase de maturation qui est encore en train de grandir et a encore de la croissance devant elle", notant qu'"il n'y a pas vraiment de mauvaise nouvelle apparente".
Lors d'une téléconférence avec des analystes, le directeur financier Patrick Pichette a vanté les progrès accomplis par Google pour être présent dans tous les segments de la publicité sur internet.
Il a notamment annoncé un partenariat stratégique avec le groupe de publicité Omnicom dans le domaine des encarts illustrés, et souligné que le site de vidéos YouTube était devenu "un must" pour les annonceurs, et "une superbe activité pour nous", dont il n'a cependant pas voulu indiquer si elle était bénéficiaire.
M. Schmidt a précisé de son côté qu'il prévoyait de "continuer à investir fortement".
Pour Mark Mahaney, analyste chez Citigroup, "la vraie surprise, c'est l'augmentation plus forte qu'attendue des dépenses", et notamment l'embauche de près de 1.200 employés (pour arriver à un total de 21.805), pour la plupart des ingénieurs et des commerciaux.
"La question ouverte c'est de savoir si et quand nous verrons un retour sur cet investissement. Nous pensons que les marchés actuels et à venir de Google, dans la recherche sur ordinateur fixe et sur téléphones, les publicités illustrées et YouTube - ont suffisamment de perspectives de croissance et de recettes pour générer un retour sur investissement très positif", ajoutait M. Mahaney.
M. Pichette a relevé par ailleurs que Google avait dépensé 100 millions de dollars pour gagner un procès essentiel contre le groupe de médias Viacom, qui avait accusé YouTube d'avoir délibérément utilisé des clips sans autorisation.