LONDRES/PARIS (Reuters) - Total (PARIS:TOTF) a annoncé mercredi qu'il relevait de 50% l'objectif de réduction de ses coûts opérationnels et confirmé son intention de réduire nettement ses investissements, le groupe cherchant ainsi à rassurer les investisseurs sur la pérennité de son dividende.
Lors d'une journée investisseurs organisée à Londres, la compagnie pétrolière a précisé qu'elle visait désormais des réductions de coûts de trois milliards de dollars sur la période 2015-2017 et que ses investissements organiques atteindraient 20 à 21 milliards de dollars en 2016, puis 17 à 19 milliards à partir de 2017, après 23 à 24 milliards cette année.
Un an après avoir dévoilé son objectif d'économies initial, alors que le prix du pétrole avoisinait 100 dollars le baril contre moins de 50 aujourd'hui, Total a ainsi pu s'engager à couvrir son dividende par ses flux de trésorerie nets organiques à partir de 2017 à 60 dollars par baril.
"Nous ne pouvons pas contrôler le prix du pétrole et du gaz mais nous pouvons contrôler nos coûts, l'allocation de nos capitaux et la fiabilité de nos opérations", a souligné son directeur général, Patrick Pouyanné, lors d'une conférence avec les analystes.
"D'ici à fin 2016, je serais surpris de voir un grand bond des prix", a-t-il dit, ajoutant que le groupe visait même l'équilibre au niveau de ses flux de trésorerie à un niveau d'environ 45 dollars par baril en 2019.
Le directeur financier de Total, Patrick de La Chevardière, a déclaré à la presse qu'il était probable que Total maintienne son dividende et l'option de son paiement en actions d'ici 2016, décidée en mai.
"Patrick Pouyanné et moi ne voulons pas être les premiers à baisser le dividende", a-t-il dit.
Total continue de tabler sur une nette hausse de sa production, attendue à +6%/+7% en moyenne par an entre 2014 et 2017 et +5% par an entre 2014 et 2019, une prévision qui repose notamment sur le démarrage de 20 grands projets, dont huit cette année. Post-2020, il vise une croissance organique de 1% à 2% par an.
L'objectif pour 2017 est toutefois abaissé, à environ 2,6 millions de barils par jour contre 2,8 millions précédemment, en raison notamment de retards de projets.
Total prévoit en outre d'investir environ 500 millions de dollars par an pour développer "des activités rentables dans les énergies nouvelles".
(Karolin Schaps à Londres et Benjamin Mallet à Paris, édité par Dominique Rodriguez)