Le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Pierre Moscovici, a appelé jeudi à une conclusion rapide des négociations entre Athènes et ses créanciers, soulignant que tout retard aurait des conséquences néfastes pour l'économie grecque.
"Nous devons conclure l'examen des réformes de la Grèce aussi rapidement que possible" a-t-il dit lors d'un point presse avec des journalistes à Bruxelles.
"Tout retard supplémentaire serait néfaste pour l'économie grecque", a-t-il ajouté.
Neuf mois après l'accord au forceps entre la Grèce et ses créanciers sur un plan d'aide de 86 milliards d'euros, Athènes et ses créanciers, l'UE et le FMI, n'ont pas encore terminé le premier examen des réformes demandées à la Grèce. Initialement il devait s'achever à l'automne.
M. Moscovici a également plaidé pour qu'une telle conclusion se fasse dans le cadre d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, alors que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras avait lancé l'idée mercredi d'une réunion des chefs d'Etat et de gouvernement, si rien n'avançait au niveau ministériel.
La réunion des ministres des Finances de la zone euro, "c'est clairement le bon niveau de décision", a-t-il dit. "Je considère que nous sommes proches d'un accord (...). Nous allons y arriver. J'espère que cela sera très bientôt", a-t-il ajouté.
Sur "le mécanisme de mesures supplémentaires (...) nous devons faire davantage de progrès pour que cela soit acceptable pour les Grecs", a-t-il dit.
Vendredi dernier, lors de la réunion Eurogroupe d'Amsterdam, les Européens, pour convaincre le Fonds Monétaire International (FMI) de participer au plan d'aide grec, sont convenus du principe d'un paquet de mesures supplémentaires qui serait imposé si Athènes ne respectait pas les objectifs budgétaires fixés pour 2018.
Cette année-là, celle de l'expiration du plan d'aide conclu à l'été 2015, la Grèce est censée atteindre un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette) de 3,5% du Produit Intérieur Brut (PIB). Cet objectif est jugé irréaliste par le FMI, en tout cas sur le long terme.
Mais le gouvernement grec a rejeté des mesures supplémentaires en proposant en échange "un mécanisme automatique" qui permettrait au gouvernement de procéder à des coupes supplémentaires des dépenses en cas de dérapage des finances publiques.
M. Moscovici a fait un pas en direction du gouvernement grec en évoquant un "mécanisme" qui déboucherait sur des mesures si nécessaires. "De notre point de vue, nous ne devrions pas avoir une série de mesures précises et détaillées", a-t-il dit.
"C'est certainement difficile pour n'importe quel parlement ou gouvernement de légiférer sur d'éventuelles mesures à prendre dans trois ans mais il est certainement possible d'avoir un mécanisme actionné automatiquement si un ajustement devenait nécessaire", a-t-il poursuivi.