La Bourse de New York a clôturé vendredi à des niveaux plus vu depuis le pic de la crise financière en 2008, le marché saluant une baisse du chômage bien plus forte que prévu aux Etats-Unis: le Dow Jones a gagné 1,23% et le Nasdaq a bondi de 1,61%.
Selon des chiffres de clôture définitifs, le Dow Jones Industrial Average a pris 156,82 points, à 12.862,23 points, un record depuis le 19 mai 2008, et le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 45,98 points, à 2.905,66 points. Il s'agit du plus haut niveau à la clôture de cet indice à dominante technologique depuis fin 2000 et l'éclatement de la bulle internet.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 1,46% (19,36 points) à 1.344,90 points. Au total, cet indice s'est apprécié de 6,94% depuis le début de l'année, la plus forte hausse sur cette période depuis 1987, selon des analystes du S&P 500.
Les principaux indices de Wall Street ont démarré en nette hausse dès le début de la séance, en réaction à la publication avant l'ouverture de chiffres officiels du chômage très encourageants pour la vigueur de la reprise de la première économie mondiale.
"Ce sont des chiffres bien meilleurs que ce à quoi on s'attendait tous", s'est enthousiasmé Michael James, chef du courtage d'actions chez Wedbush Morgan Securities.
"C'est la confirmation que l'économie va bien et c'est (...) une bonne surprise (...), a commenté de son côté Evariste Lefeuvre, de Natixis.
Le taux de chômage est tombé à 8,3% pour le mois de janvier, son niveau le plus bas en trois ans, grâce à une accélération inattendue des embauches.
Les Etats-Unis ont créé 243.000 postes de plus qu'ils n'en détruisaient en janvier, bien au-delà des 155.000 créations d'emplois prévues par les analystes.
"Ce dont l'économie a besoin, c'est d'une hausse constante de l'emploi, autour de 250.000 créations de postes par mois. Et c'est la première fois que nous voyons cela en trois ans", a expliqué M. James.
"Cette hausse, sur presque tous les secteurs (...) confirme une vue que l'on a ici (à New York): que le secteur manufacturier américain est en train de se reconstruire", a poursuivi M. Lefeuvre, un "rebond assez significatif" pour ne pas être gêné par des inquiétudes persistantes sur la crise de la dette en Europe.
D'autres indicateurs ont également contribué à l'optimisme des marchés vendredi.
L'accélération de l'activité dans les services aux Etats-Unis en janvier a ainsi nettement dépassé les attentes des analystes et les commandes à l'industrie manufacturière des Etats-Unis ont augmenté pour le deuxième mois consécutif en décembre, malgré une progression moindre que prévu.
La plupart des titres cotés à New York ont évolué en territoire positif, dans un climat de liesse générale.
Les valeurs financières ont particulièrement profité de ce regain d'optimisme. Bank of America a ainsi bondi de 5,23% à 7,84 dollars, Goldman Sachs a pris 3,65% à 117,53 dollars, JPMorgan Chase s'est adjugé 1,94% à 38,28 dollars.
"Les fondamentaux sont meilleurs et les actions ne sont pas chères: c'est un mariage heureux" pour les banques, a commenté M. Johnson.
Cet enthousiasme s'est retrouvé dans les valeurs cycliques, notamment le secteur automobile. Le premier constructeur mondial, General Motors, a affiché un très belle hausse de 7,69% à 26,18 dollars tandis que son concurrent Ford a gagné 4,32% à 12,79 dollars.
Le numéro un mondial de l'aluminium Alcoa s'est apprécié de 3,26% à 10,76 dollars, et le groupe agroalimentaire Tyson Foods Inc., dont les bons résultats trimestriels ont été salués par les investisseurs, a pris 4,08% à 19,38 dollars.
L'une des rares valeurs en chute a été celle du groupe de cosmétiques américain Estée Lauder à -2,33% et 57,48 dollars, sanctionné par le marché pour des prévisions moins optimistes que prévu malgré un bénéfice conforme aux attentes.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans était en hausse à 1,949% contre 1,825% jeudi soir, tout comme celui à 30 ans qui montait à 3,151% contre 3,011%.