par Swetha Gopinath et Shubhankar Chakravorty
(Reuters) - Baker Hughes, le numéro trois mondial des services pétroliers, a annoncé mardi 7.000 suppressions d'emplois en conséquence de la baisse des cours du brut, emboîtant ainsi le pas à Schlumberger qui a fait état il y a quelques jours de 9.000 suppressions de postes.
L'effondrement de près de 60% des prix du pétrole depuis le mois de juin, à leur plus bas niveau depuis cinq ans, a amené de nombreux producteurs à revoir leurs projets d'exploration.
Schlumberger, le leader mondial des services parapétroliers, a annoncé jeudi dernier 9.000 suppressions d'emplois, soit 7% de ses effectifs.
Baker Hughes, en cours de fusion avec son compatriote et numéro deux mondial Halliburton, a précisé que les départs étaient programmés pour le premier trimestre et seraient couverts par une charge de 160 à 185 millions de dollars dans ses comptes de cette période.
Le groupe américain, qui employait 61.100 personnes à la date du 30 septembre, n'exclut pas de fermer certains sites.
Halliburton de son côté n'a pas annoncé de réductions d'effectifs chiffrées mais a provisionné 129 millions de dollars dans ses comptes du quatrième trimestre pour "tempérer l'impact d'une baisse d'activité anticipée", laissant entendre qu'il s'alignera sur ses principaux concurrents.
PRUDENCE POUR 2015
Selon des chiffres publiés vendredi par Baker Hughes, le nombre de puits forés aux Etats-Unis a baissé de 55 à 1.366 la semaine dernière, soit la deuxième plus forte hebdomadaire en 24 ans. Et sur les trois premiers mois de 2015, le groupe anticipe une baisse de 15% par rapport au quatrième trimestre.
Pour autant, des ventes de fin d'année et des contrats signés antérieurement ont permis aux deux partenaires de fusion de résister au quatrième trimestre et, comme Schlumberger, leurs résultats ont dépassé le consensus.
En Amérique du Nord, où ils réalisent environ la moitié de leur activité, Halliburton a accru son chiffre d'affaires de 24% et Baker Hughes de 20%.
Le chiffre d'affaires total de Halliburton a progressé de 15% à 8,77 milliards de dollars (7,6 milliards d'euros) et celui de Baker Hughes de 13% à 6,64 milliards.
Halliburton a fait état d'un bénéfice par action ajusté de 1,19 dollar, neuf cents de plus que le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S. Celui de Baker Hughes est ressorti à 1,44 dollar alors que les analystes prévoyaient en moyenne 1,07.
Halliburton a accru son bénéfice total de 14% à 901 millions de dollars tandis que Baker Hughes a plus que doublé le sien à 663 millions.
"Si la demande du marché a été plus résiliente que ce que beaucoup prévoyaient au quatrième trimestre, la récente baisse des forages va clairement affecter les résultats en 2015", a averti le directeur général de Baker Hughes, Martin Craighead, dans le communiqué de résultats.
Vendredi déjà, Schlumberger avait averti que la baisse des cours du brut aurait un impact nettement plus important en Amérique du Nord qu'ailleurs dans le monde.
La baisse des cours se poursuivait avec une chute de plus de 4% du brut léger américain mardi en matinée à New York, qui plombe l'ensemble du secteur de l'énergie à Wall Street.
Halliburton et Baker Hughes n'échappent pas au mouvement, cédant un peu plus de 2% après une heure de cotations. Les deux titres ont perdu respectivement 23% et 43% depuis le mois de juin quand les prix du pétrole ont entamé leur descente.
Baker Hughes a accepté en novembre une offre de rachat de 35 milliards de dollars de Halliburton. Ce dernier a indiqué mardi que la fusion était "plus que jamais d'actualité" dans le contexte macroéconomique difficile que connaît le secteur.
(Véronique Tison pour le service français)