La Bourse de New York a fini à l'équilibre mardi dans un marché attentiste avant le sommet européen de jeudi dans lequel les investisseurs ont placé tous leurs espoirs de voir un règlement de la crise de la dette: le Dow Jones a pris 0,43% et le Nasdaq a cédé 0,23%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a pris 52,30 points à 12.150,13 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 6,20 points à 2.649,56 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a grignoté 0,11% (1,39 point) à 1.258,47 points.
"On est prudents, on n'est pas en train de flamber et c'est assez constructif de voir le marché se maintenir ainsi", a commenté Gregori Volokhine, responsable du département actions de Meeschaert.
"On a eu une forte progression la semaine dernière, et même hier, et là le marché est très calme comme le souhaitaient les investisseurs", a résumé Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.
Wall Street a d'abord ouvert en hausse, avant de repasser rapidement dans le rouge pour finalement s'établir à l'équilibre.
Le placement lundi "sous surveillance négative", par Standard and Poor's, des notes d'endettement à long terme de 15 pays de la zone euro, notamment celles de l'Allemagne et de la France, a eu peu d'effets sur les échanges.
"Ce n'était pas une surprise et le marché s'y attendait", a noté M. Volokhine.
De fait, les investisseurs se réservent pour le sommet européen qui s'ouvre jeudi. Après Paris et Berlin lundi, c'est par le président de l'UE Herman Van Rompuy que des pistes de réformes ont été présentées. Ce dernier suggère d'ouvrir la voie à la création d'euro-obligations, une fois le travail de renforcement de la discipline budgétaire effectué.
Pour Mace Blicksilver, le marché attend "une solution comme en 2008/2009 lors de la crise aux Etats-Unis". "Les investisseurs espèrent que quelque chose de positif va ressortir (du sommet), mais très honnêtement je n'ai pas l'impression que la conviction soit si forte que ça", a-t-il fait valoir.
La bourse new-yorkaise attend trop de cette réunion de crise, a abondé M. Volokhine. Sur les dernières séances, le marché reste sur "une magnifique hausse" fondée sur le double espoir qu'il y ait un accord politique entre Européens et que celui-ci "permette une intervention massive de la BCE".
Or, la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas pouvoir lancer une intervention massive rapidement, comme le souhaitent les marchés, a-t-il dit.
Dans ce contexte, les valeurs financières évoluaient en ordre dispersé. Citigroup a lâché 0,27% et JPMorgan 0,84%. Goldman Sachs est resté en territoire positif (+1,34%), tout comme Morgan Stanley (+0,06%) et Bank of America (-0,17%).
BofA a passé un accord de règlement à l'amiable avec des investisseurs qui l'accusaient de les avoir trompés en leur vendant des titres adossés à de l'hypothécaire risqué ("subprime"), et va les indemniser à hauteur de 315 millions de dollars.
Le constructeur automobile Ford a cédé 0,54% à 11,05 dollars. Selon le Wall Street Journal, le groupe a lancé le processus devant lui permettre de désigner son prochain directeur général en remplacement de l'actuel patron Alan Mulally qui pourrait quitter ses fonctions d'ici deux ans.
La compagnie aérienne American Airlines (+61,33% à 0,680 dollar), qui s'est placée sous la protection de la loi sur la faillite afin de se restructurer, a l'intention de sabrer dans ses dépenses afin de se redresser, rapporte le Wall Street Journal.
Le marché obligataire a fini en légère baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 2,093% contre 2,054% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,107% contre 3,042%.