HAMBOURG/BERLIN (Reuters) - L'ex-président du directoire puis du conseil de surveillance de Volkswagen (DE:VOWG_p) Ferdinand Piëch refuse de s'exprimer devant la commission parlementaire chargée d'enquêter sur le rôle éventuel des autorités allemandes dans le scandale du trucage des émissions polluantes du groupe automobile, a déclaré son avocat.
Piëch a déjà livré son témoignage à des juristes du cabinet américain Jones Day en avril de l'an dernier, puis en décembre au parquet de Brunswick, dont dépend le siège social de Volkswagen, a-t-il expliqué.
"Ces déclarations étaient uniquement destinées aux enquêteurs de Jones Day et au parquet, respectivement. Elles n'étaient pas destinées aux médias publics", a dit Gerhard Strate dans un communiqué envoyé par courrier électronique.
Il a ajouté que Ferdinand Piëch n'avait pas l'intention de "s'exprimer en public sur les informations qui circulent au sujet du contenu supposé de ses auditions".
La commission d'enquête parlementaire a exprimé son intention de convoquer Ferdinand Piëch. Son président n'a pas répondu à des demandes de commentaire sur le refus de témoigner de ce dernier.
Le journal Bild am Sonntag a rapporté dimanche dernier que Piëch avait informé plusieurs administrateurs du groupe des soupçons de trucage des tests anti-pollution aux Etats-Unis six mois avant que n'éclate le scandale en septembre 2015.
Piëch n'a pas commenté l'information.
L'article du Bild am Sonntag précisait que Piëch avait évoqué le sujet avec Martin Winterkorn, alors président du directoire de Volkswagen, en mars 2015 avant d'informer des membres du comité de direction du conseil de surveillance.
Ferdinand Piëch a été évincé de la présidence du conseil de surveillance en avril 2015.
Volkswagen a déclaré mercredi envisager des mesures à l'encontre de Piëch à la suite de la publication de ces informations, réfutées depuis par plusieurs représentants des salariés au conseil de surveillance ainsi que par Stephan Weil, le représentant au conseil du Land de Basse-Saxe, deuxième actionnaire du groupe.
La commission d'enquête parlementaire doit entendre jeudi prochain Stephan Weil ainsi que le ministre des Transports, Alexander Dobrindt.
Elle a entendu le mois dernier Martin Winterkorn, qui a démenti avoir été informé de l'existence du dispositif de trucage des tests anti-pollution bien avant septembre 2015.
(Jan Scwartz et Andreas Cremer; Marc Angrand pour le service français)