La patronne du Medef Laurence Parisot a estimé mardi que la France avait "tout à fait les moyens" de conserver sa note "triple A" auprès des principales agences de notation, qui lui permet d'emprunter aux meilleures conditions possibles sur les marchés.
"On a tout à fait les moyens de conserver la meilleure note. Le chemin pour le faire est connu, il faut le prendre. Mais il ne faut pas être dans le déni du risque, le risque existe", a déclaré Mme Parisot lors de sa conférence de presse mensuelle.
"Je pense qu'il y a plusieurs choses que l'on peut entreprendre" pour conserver le triple A, a-t-elle relevé.
Il conviendrait notamment de "voter un budget conforme à nos engagements vis-à-vis de Bruxelles" ce qui, selon elle, semble bien engagé, ou encore de "montrer nos capacités à avancer dans nos réformes structurelles".
"Ce qui peut faire douter les investisseurs sur notre pays, c'est sa capacité à se réformer. Or je pense que nous sommes tout à fait capables de nous réformer", a-t-elle poursuivi, citant la retraite comme un exemple de la capacité de la France à se réformer.
Mais "si certains partis maintiennent leur idée d'un retour de la retraite à 60 ans, c'est tout à fait préjudiciable", a estimé Mme Parisot, en référence notamment au projet électoral du Parti socialiste.
"Il faut profiter de la campagne présidentielle pour afficher clairement un engagement d'assainissement de nos finances publiques et (il faut) qu'à cette occasion, on puisse débattre des réformes structurelles qui nous permettront de respecter cet objectif de zéro déficit", a-t-elle ajouté.
L'agence Moody's a donné lundi un premier coup de canif à la sacro-sainte note "AAA" de la France, la meilleure possible, en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective "stable" était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.
Si la perspective de cette note devait être revenue à "négative", cela impliquerait que Moody's serait susceptible de l'abaisser à moyen terme (le plus souvent à une échéance de trois à douze mois), ce qui ferait de la France le nouveau grand pays, après les Etats-Unis, à perdre ce précieux rang.
La France est actuellement notée "triple A" par les trois grandes agences de notation, Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings.