Les syndicats CGT, Sud et FO appellent les agents SNCF à faire grève et à rejoindre les manifestations jeudi contre le projet de loi travail, accusant le groupe public et le gouvernement de chercher à "abaisser les conditions de travail".
La SNCF devait communiquer mardi en fin de journée ses prévisions de trafic. L'entreprise publique s'attend "à une grève un peu moins suivie" que celle, unitaire, du 9 mars.
Coïncidant déjà avec la première mobilisation des opposants au projet de réforme du gouvernement, la précédente grève avait été suivie par 35,5% des personnels, selon la SNCF, et avait fortement perturbé le trafic national, avec en moyenne une liaison sur trois assurée.
En Ile-de-France, les usagers des lignes RATP savent déjà à quoi s'en tenir: la régie prévoit un train sur deux en moyenne sur les RER A et B, toutes deux empruntées quotidiennement par environ 900.000 personnes.
Les perturbations seront en revanche beaucoup plus limitées côté métro, avec 3 rames sur 4 assurées. Sur le réseau bus et tramway, la RATP s'attend à un trafic "quasi normal".
Les deux premiers syndicats de la RATP (CGT, Unsa) dénoncent l'absence d'augmentation générale des salaires en 2016 en dépit des larges bénéfices enregistrés en 2015 par la RATP. La CGT-RATP s'inscrit également dans la contestation du projet de loi de réforme du droit du travail.
A la SNCF, contrairement au 9 mars, l'Unsa et la CFDT n'ont pas déposé de préavis. Les deux syndicats ne souhaitaient pas voir la défense des conditions de travail des cheminots éclipsées par les critiques contre le projet El Khomri.
Seul le syndicat Sud (troisième force) a déposé un préavis national, selon la SNCF. Il court sur deux mois, du 30 mars 19h00 au 31 mai 8h00.
Mais la CGT (premier syndicat) a lancé au total "85 préavis locaux et régionaux" couvrant l'ensemble du territoire, de mardi soir à jeudi, et FO (non représentatif) des préavis dans 9 régions, a précisé à l'AFP l'entreprise.
La CGT, comme Sud, font le lien entre les négociations en cours sur de nouvelles règles d'organisation du travail pour les cheminots et le projet de réforme du code du Travail: avec les bases de la future réglementation commune aux travailleurs du rail (privé/SNCF) posées par le gouvernement, "on est dans la même logique que pour la loi El Khomri, baisse des conditions sociales, augmentation de la productivité, de la flexibilité et de la précarité", écrit Sud dans un tract.
"Le gouvernement et la direction du groupe public ferroviaire, qui n'est certainement pas neutre dans la rédaction de ce décret (devant être publié d'ici à juillet, ndlr), veulent abaisser les normes des conditions de travail des cheminots qu'ils considèrent comme une charge pour les comptes du Groupe", estime également la CGT.
Des négociations délicates sont en cours au sein de la branche ferroviaire en vue d'une convention collective commune et à la SNCF pour réaménager le temps de travail.