Le PDG de Toyota a harangué vendredi des milliers d'employés du constructeur automobile au coeur de son fief japonais, afin de remonter le moral des troupes affecté par une crise sans précédent.
Après une série de pannes qui a débouché sur le rappel de quelque neuf millions de véhicules dans le monde, Akio Toyoda a reconnu que le premier constructeur automobile mondial avait grandi trop vite ces dernières années, au point de négliger parfois la qualité.
"Ce n'était pas du tout ce que nous avions l'intention de faire. Permettez-moi de vous présenter mes excuses", a-t-il lancé à 2.000 salariés, concessionnaires et sous-traitants réunis au siège du groupe à Toyota City (centre).
Lors de ce meeting retransmis en direct dans tous les sites Toyota du Japon, les dirigeants du groupe ont décrit les différentes auditions parlementaires auxquelles ils ont participé aux Etats-Unis ces derniers jours.
"Je me suis d'abord senti seul, Toyota était tout le temps critiqué à la télé, dans les journaux, j'étais harcelé par les médias", a raconté M. Toyoda, qui a témoigné le 24 février devant la Commission de supervision et de réforme du gouvernement de la Chambre des représentants américains.
Mais M. Toyoda, petit-fils du fondateur du groupe, critiqué ces dernières semaines pour son attitude timorée face à la tempête, a ajouté s'être senti encouragé par le soutien des employés et concessionnaires du groupe aux Etats-Unis.
"Je pensais me battre pour ces gens, mais je me suis rendu compte que c'étaient eux qui me protégeaient. Cela m'a beaucoup touché, j'ai pris conscience de ma chance d'être chez Toyota", a-t-il ajouté en étouffant un sanglot.
Le constructeur a promis que la sécurité serait sa priorité numéro un, après une série de défauts d'accélérateurs et de freins sur plusieurs modèles. Un problème de pédale d'accélération pouvant rester bloquée serait notamment à l'origine de 52 décès aux Etats-Unis, selon des plaintes reçues par l'agence de sécurité routière américaine.
Les ventes de Toyota ont baissé de 8,7% sur un an en février aux Etats-Unis, résistant un peu mieux que prévu à l'impact de ses rappels à répétition et les intentions d'achat ont bondi début mars grâce au lancement de promotions.