La Chine a vu ses exportations s'envoler en février, pour le troisième mois consécutif de hausse, et a enregistré un excédent commercial de 7,61 milliards de dollars, ont annoncé les Douanes mercredi.
Le mois dernier, les exportations de la troisième économie de la planète, reparties à la hausse en décembre après 13 mois de déclin, ont bondi de 45,7% par rapport à février 2009, leur plus fort taux en trois ans.
Les importations ont également fortement augmenté, de 44,7%, en glissement annuel.
Jugeant ces résultats "très forts", Ma Jun, économiste de la Deutsche Bank à Hong Kong, a prédit que "cette année la croissance des exportations pourrait dépasser les attentes".
La forte progression du commerce extérieur chinois s'explique par le fait qu'il était totalement en perte de vitesse un an plus tôt, avec exportations et importations en chute respectivement de près de 26% et plus de 24% en février 2009.
Ce secteur vital pour l'économie chinoise était atteint de plein fouet par la crise internationale et la baisse de la demande étrangère pour les produits fabriqués en Chine.
La Chine est tout de même devenue en 2009 le premier exportateur mondial, l'Allemagne, jusqu'alors numéro un, étant encore plus gravement touchée.
Si le déclin a été enrayé fin 2009, les autorités estiment toutefois la reprise fragile, en raison des nombreuses incertitudes pesant sur la situation économique mondiale.
Le ministre chinois du Commerce Chen Deming a estimé samedi que jusqu'à trois ans pourraient être nécessaires pour que les exportations retrouvent leur niveau d'avant la crise.
Ma Jun a estimé "très pessimistes" ces propos. "La tendance générale est à une forte reprise de la demande étrangère".
Jing Ulrich de JP Morgan souligne de son côté que "les signes de reprise des exportations s'élargissent".
"On les trouve notamment dans les chiffres en hausse de transport maritime par conteneurs, les pénuries de main d'oeuvre rapportées dans des régions côtières manufacturières, et dans les pressions renouvelées pour une appréciation du renminbi (yuan)", a estimé l'économiste dans une note.