Les tractations entre le gouvernement grec et la troïka sur les nouvelles économies pour 2013 et 2014 doivent se poursuivre ces prochains jours, a indiqué jeudi le ministre des Finances Yannis Stournaras.
Les négociations sur ces mesures, d'un montant de plus de 11,5 milliards d'euros, "sont très difficiles (...), elles vont se poursuivre les prochains jours", a affirmé M. Stournaras à l'issue d'une réunion jeudi après-midi avec le Premier ministre Antonis Samaras et les deux autres chefs de la coalition gouvernementale.
"Nous faisons tout notre possible pour réduire le coût de ces mesures sur les classes les plus défavorisées", a dit M. Stournaras, qui doit s'entretenir de nouveau avec les représentants de la troïka jeudi soir.
Lors de leur précédent rendez-vous, mercredi soir, M. Stournaras avait résisté à une demande du FMI d'imposer plus de coupes salariales dans le secteur public, selon une source ministérielle.
Le représentant du FMI au sein de la troïka des créanciers de la Grèce, le Danois Poul Thomsen, a "rejeté" une proposition du gouvernement grec qui estime que les 2 à 3 milliards d'euros d'économies restant à trouver pour finaliser le plan peuvent être réalisées via des mesures de restructuration du secteur public, a affirmé cette source.
M. Thomsen a insisté pour obtenir "plus de coupes dans les salaires" des fonctionnaires, ce que le ministre des Finances Yannis Stournaras a dû rejeter, selon cette source.
"Les négociations continuent, les mesures n'ont pas été bouclées, il y aura une nouvelle réunion (des dirigeants des partis de la coalition) la semaine prochaine", a pour sa part indiqué Fotis Kouvelis, dirigeant de la Gauche démocratique (Dimar), sortant de la réunion au palais gouvernemental.
"Il faut que la troïka arrête de s'en prendre à la société grecque, qui est à bout", a-t-il ajouté.
Depuis 2010 et le début de la crise, les salaires des fonctionnaires ont subi des ponctions pouvant aller de 25 à 40% selon les catégories, à la suite de mesures de rigueur et de coupes horizontales imposées au pays pour assainir ses dépenses publiques en échange de prêts de l'UE et du FMI.
L'issue des négociations sur le nouveau train d'économies doit permettre le déblocage d'un versement de 31,5 milliards d'euros, promis au pays en mars.
Mercredi soir, le gouvernement a indiqué qu'il restait entre 2 et 3 milliards d'euros de mesures à identifier.
Jusqu'à présent, le plan prévoit des baisses de salaires pour certaines catégories de fonctionnaires (juges, universitaires, policiers ou pompiers), une réduction de pensions de retraites et prestations sociales, tandis que la troïka souhaite plus de flexibilité dans le secteur de l'emploi.
Le ministre de la Réforme de l'administration, Antonis Manitakis, avait jugé mardi que de nouvelles "coupes horizontales" dans les salaires publics n'étaient pas nécessaires, au vu de la réduction prévue des postes de fonctionnaires.
Le quasi-gel des embauches dans le public, imposé depuis 2010, et le nombre croissant des fonctionnaires partant à la retraite, doivent selon le ministre permettre d'atteindre "l'objectif" d'alléger le secteur "de 150.000 fonctionnaires d'ici 2015", comme le prévoit le plan d'assainissement budgétaire, a-t-il expliqué.
La grogne monte ces derniers jours avec des grèves sectorielles avant une grève générale de 24H organisée le 26 septembre par les syndicats. Jeudi, la circulation à Athènes a été fortement perturbée par une grève du métro et du tramway.