Le président russe Dmitri Medvedev a estimé lundi que la Russie devait réformer son économie, qui dépend actuellement fortement de la vente de ses hydrocarbures, pour sortir de "l'impasse" actuelle.
"Il ne faut plus se développer de cette manière à l'avenir. C'est une impasse", a-t-il déclaré à Sotchi (sud de la Russie), dans des propos retransmis par la chaîne de télévision NTV, "autrement, notre économie n'a pas de futur", a-t-il souligné.
"La Russie a besoin d'aller de l'avant, mais pour l'instant il n'y a pas de pas en avant. Nous tournons en rond, et la crise l'a bien montré", a encore estimé M. Medvedev.
Dopée par les pétrodollars, la Russie a connu ces dernières années des taux de croissance vertigineux: 5,6% en 2008, 8,1% en 2007, 7,7% en 2006.
"Mais dès qu'il y a eu la crise, nous nous sommes effondrés. Et nous nous sommes effondrés de façon plus intense que de nombreux autres pays", a reconnu le président russe.
"Pourquoi? parce que nous n'avons pas changé la structure de notre économie. Notre économie repose sur les hydrocarbures, les ressources naturelles et leurs exportations", a-t-il expliqué.
Désormais, les autorités russes tablent pour 2009 sur une chute de 8,5% du Produit intérieur brut (PIB) du pays.
Selon un rapport du Fonds monétaire international de juillet, en 2009, 171,3 milliards de dollars des 278,4 milliards de dollars tirés des exportations russes devraient provenir du secteur énergétique.
"L'ampleur de la crise est en partie due à l'échec de faire progresser les réformes destinées à améliorer le climat d'investissement et à promouvoir la diversification de l'économie", estime le Fonds.
Les propos de M. Medvedev contrastent avec l'analyse faite par son Premier ministre et mentor Vladimir Poutine, qui jusqu'à présent n'a cessé de répéter que la crise en Russie était due au ralentissement de l'économie mondiale plutôt qu'aux déséquilibres de l'économie russe.
De son côté, le ministre des Finances russe, Alexeï Koudrine, a indiqué lundi s'attendre à ce que l'économie russe ne se rétablisse que dans "quatre ou cinq ans".
"Nous ne reviendrons aux anciens niveaux de PIB (...) que dans quatre-cinq ans", a-t-il dit, cité par l'agence russe RIA Novosti.