La Bourse de Paris a terminé en baisse jeudi et a perdu 2,53%, déçue par le discours de la Banque centrale européenne (BCE) à l'issue de sa réunion et concentrée sur un sommet européen crucial pour la zone euro qui débute dans la soirée à Bruxelles.
Le CAC 40 a lâché 80,49 points à 3.095,49 points, soit une troisième séance de repli consécutive, dans un volume d'échanges de 3,186 milliards d'euros.
Parmi les autres places boursières européennes, Francfort a perdu 2,00%, Londres 1,14% et l'Eurostoxx 50 2,43%.
"Le marché a tendance à prendre des bénéfices après son récent rebond et la réunion de la BCE où il y a eu peu de bonnes surprises", souligne Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.
Sans réaction face à la baisse attendue de 0,25 point à 1% du taux directeur de la BCE, les investisseurs ont salué brièvement les mesures de soutien aux banques annoncées par M. Draghi dont deux opérations de prêt sur 36 mois en faveur des banques, à taux fixe et montant illimité.
Par la suite, le marché a encaissé le coup quand la BCE a exclu des mesures plus poussées pour aider à stabiliser la zone euro en pleine crise de la dette.
"Le marché espérait une inflexion du discours concernant la politique de rachat d'obligations. Or, Draghi a fermé la porte", observe M. Murail.
M. Dragui a appelé les dirigeants de l'Union européenne, à "faire leur maximum" en terme de réformes pour ramener la confiance envers la zone euro.
Les investisseurs ont d'autant plus joué de prudence avant le sommet des dirigeants européens,jugé crucial.
"Les opérateurs restent sur leur garde avant le sommet européen", qui doit débuter à 18H30 GMT, renchérit Manoj Ladwa, analyste chez ETX Capital.
Les dirigeants de l'UE ont entretenu dans la journée un climat de tension et de dramatisation, alors qu'existent des divergences sur la réponse immédiate à la crise et sur la révision des traités exigée par Paris et Berlin.
"On se dit que le chemin est encore long", résume M. Murail, qui fait état de nombreuses rumeurs sur des dissensions entre pays et sur une possible nouvelle réunion européenne d'ici la fin de l'année.
"Le marché demande de la crédibilité dans l'engagement de la réduction des déficits mais également un équilibre entre rigueur et relance", précise le gérant.
Dans un marché préoccupé par la zone euro, la confirmation de la baisse des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, tombées la semaine dernière à leur niveau le plus faible depuis la fin du mois de février, est passée au second plan.
Les valeurs financières ont souffert, alors que l'Autorité bancaire européenne (EBA) a chiffré à 114,7 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des banques européennes, en hausse d'environ 8 milliards sur sa précédente estimation, selon Bloomberg, avant la publication officielle à 17H00 GMT.
Standard and Poor's menace de son côté d'abaisser la note de plusieurs grandes banques de la zone euro.
BNP Paribas a perdu 5,70% à 31,11 euros, Crédit Agricole 4,34% à 4,61 euros et Société Générale 4,50% à 19,10 euros.
BioMérieux (-10,93% à 55,18 euros) a revu en baisse sa prévision de croissance organique de son chiffre d'affaires pour 2011, en raison des incertitudes sur les conditions de marché.
Derichebourg (-8,28% à 2,17 euros) a enregistré une hausse de son bénéfice net sur l'exercice écoulé et de son chiffre d'affaires, mais se garde de tout pronostic pour l'année à venir.
Guyenne et Gascogne (+3,55% à 88,05 euros) est en discussions avec Carrefour (-3,71% à 17,76 euros), pour qui il exploite une trentaine de magasins, en vu d'un éventuel rapprochement.
Le groupe de conseil en technologies AKKA Technologies (-2,13% à 16,05 euros) va racheter 65% des parts de l'allemand MBtech Group, à son propriétaire Daimler.
Enfin, OL Groupe a bondi (+5,25% à 4,21 euros) au lendemain de la qualification inattendue du club en 8e de finale de la Ligue des Champions de football.