L'Alliance civique des Roms de Roumanie a lancé un appel à un boycott européen des produits français ainsi qu'à des manifestations lundi prochain contre la politique de Paris à l'égard de cette minorité, a-t-on appris auprès de son président lundi.
"Boycottez au niveau européen les produits et services d'origine française afin de rappeler au gouvernement français que les droits fondamentaux ne se négocient pas", précise un communiqué de l'Alliance qui regroupe 21 associations roms de Roumanie.
Cet appel a été envoyé à des organisations de défense des Roms dans toute l'Europe.
"Nous appelons à ce boycott à partir du 6 septembre, date à laquelle la France organise un sommet où ne sont invités que quelques pays européens pour discuter entre autres de la question des Roms", a déclaré à l'AFP le président de l'Alliance civique David Mark.
"Nous sommes conscients que la majorité des Roms n'ont pas un pouvoir d'achat très élevé mais nous pensons que cette action est utile", a-t-il précisé, estimant qu'il existe un "sentiment d'humiliation" chez les centaines de Roms récemment renvoyés de France.
La communauté rom de Roumanie compte entre 530.000, selon le recensement officiel, et 2,5 millions de personnes sur un total de 21,5 millions de Roumains.
La France est le quatrième partenaire commercial de la Roumanie.
"Nous ferons cesser cet appel au boycott quand la France arrêtera les expulsions de masse et cessera de criminaliser une population entière", a indiqué M. Mark.
Par ailleurs, l'Alliance appelle à des manifestations devant les ambassades françaises le 6 septembre.
"Les problèmes des Roms doivent être discutés dans le cadre normal des conseils et réunions européennes et pas dans un sommet où ne sont invités que quelques uns et notamment pas les pays de l'Est", estime M. Mark.
Le ministère de l'Immigration français organise le 6 septembre "un séminaire de travail sur les thèmes de l'asile et de l'immigration irrégulière" où sont invitées l'Allemagne, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, la Grande-Bretagne et la présidence belge de l'UE.
Selon le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, cette réunion vise notamment à discuter du sort des Roms.