Le groupe bancaire Crédit Mutuel a annoncé mercredi avoir enregistré en 2011 un bénéfice net en baisse de 27% à 2,1 milliards d'euros, un recul en grande partie liée au provisionnement de ses titres d'Etat grecs.
L'impact de ce provisionnement, à hauteur de 72,3% en moyenne, sur le résultat s'élève à 359 millions d'euros.
Des dépréciations sur les participations du groupe ont également pesé sur le résultat à hauteur de 200 millions d'euros, a expliqué lors d'une conférence de presse le directeur général Alain Fradin.
Ces éléments exceptionnels masquent partiellement les performances commerciales du groupe, qui sont de bonne tenue.
"Nous avons continué à nous développer en faisant bigrement attention à nos fonds propres", a commenté lors d'une conférence de presse Michel Lucas, le président du groupe qui réunit les réseaux Crédit Mutuel, CIC et des filiales telles que Targobank en Allemagne.
Fin 2011, le groupe Crédit Mutuel affichait un ratio de fonds propres "durs" (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits accordés) de 11,2%, ce qui en fait, de loin, la banque française la mieux capitalisée.
Dans l'effort du groupe pour rééquilibrer dépôts bancaires et crédits, les premiers ont progressé de 10% (à 251 milliards d'euros) contre 4,7% pour les seconds (à 338 milliards d'euros).
La collecte a notamment été portée par les comptes à terme, dont les encours ont bondi de 25%, et les comptes sur livrets (+15,9%), hors livrets réglementés.
En matière de dépôts, le groupe Crédit Mutuel a renforcé sa part de marché en France à 14,8%, soit une hausse de 0,6 point, une performance dans un contexte extrêmement concurrentiel, toutes les banques cherchant à capter davantage de dépôts pour faire face aux nouvelles contraintes réglementaires.
Sur le plan des crédits, le groupe mutualiste a augmenté de 4,7% le total de ses prêts, pour les porter à 338 milliards d'euros. Les encours de prêts à l'habitat ont augmenté de 4,4% et ceux des crédits à l'équipement de 11,5%. Ceux des crédits à la consommation n'ont progressé que modérément (+1,9%).
La part de marché du groupe Crédit Mutuel sur les crédits en banque de détail en France affiche une légère hausse (+0,1%) et atteint 17,1%.
La banque de détail a enregistré un produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) presque stable (-0,6%) compensé par un coût du risque en net recul.
En assurance, deuxième métier du groupe, le PNB a baissé de 14,1% sur un an, l'assurance-vie faisant les frais de la chute des marchés boursiers et des taux longs sans toutefois enregistrer de décollecte sur l'année.
L'activité consacrée aux grandes entreprises et à la banque d'investissement affiche le fléchissement le plus marqué, avec un résultat avant impôts presque divisé par deux, en particulier dans les activités de marché et le capital-développement.
La liquidité reste la priorité du groupe, a indiqué M. Lucas. Le Crédit Mutuel a participé aux opérations de prêts à trois ans lancées par la Banque centrale européenne en décembre et février. "On y est allés le plus modérément possible car c'est comme de la morphine", a expliqué M. Fradin en évoquant un "mur de remboursement dans trois ans".
"Il y avait des opportunités de prix notamment la première fois", a-t-il ajouté. Mais "comme nous n'avons pas vraiment besoin de liquidités, nous préférons travailler avec les investisseurs", a-t-il souligné.