Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a estimé lundi que la Banque centrale européenne (BCE), qui tient une réunion très attendue jeudi, "agirait en conséquence" face à la crise de l'euro, réaffirmant l'engagement de son pays à réduire le déficit.
En août, "la BCE a dit qu'elle pouvait intervenir sur le marché secondaire" en achetant de la dette des pays de la zone euro les plus fragiles, comme l'Espagne ou l'Italie, a rappelé le ministre sur la radio privée Onda Cero.
Et "c'est ce qui va se décider dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté, soulignant que "cette semaine, il y a une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE".
"Je crois que la BCE sait parfaitement quelle est la problématique de l'euro et agira en conséquence", a-t-il dit, et "le gouvernement espagnol respecte de manière absolue son indépendance".
Les attentes qui pèsent sur la réunion de la BCE jeudi sont énormes, son président Mario Draghi étant censé y dévoiler les contours d'un nouveau plan de rachats d'obligations publiques, contesté en Allemagne, pour aider la zone euro.
"Jusqu'à présent, ne sont définis ni le type d'intervention de la BCE, ce qui relève de son indépendance, ni les conditions posées", a souligné Luis de Guindos.
"Ce qu'il faut faire, c'est laisser (la BCE) déterminer quels seront les éléments de cet achat potentiel de dette sur le marché secondaire et, simultanément, l'ensemble de conditions qui vont être requises pour que cela se produise", a-t-il insisté.
Le ministre rappelle que "la BCE est déjà intervenue en d'autres occasions, il y environ un an, sur le marché secondaire, et la critique fondamentale est que les gouvernements d'alors, dès qu'il y a eu cette achat de dette, ont relâché leurs efforts en termes de réduction du déficit public et de réformes".
"C'est d'une certaine manière, ce qu'on essaie d'éviter actuellement".
A cet égard, "l'Espagne fait un effort énorme du point de vue de la réduction du déficit public et des réformes", a-t-il rappelé, et "l'engagement du gouvernement à respecter (l'objectif de) 6,3% du PIB (après 8,9% en 2011) cette année est très fort, très élevé".
"C'est la priorité numéro un du point de vue de la politique économique", a-t-il assuré.
Et alors que l'Espagne reçoit aussi jeudi à Madrid la chancelière allemande Angela Merkel, M. de Guindos a souligné que "l'Allemagne est le pays principal de l'union monétaire et, sur beaucoup d'aspects, une référence".
"Mais je ne crois pas qu'elle (Angela Merkel) vient nous dire quelles réformes (faire), pas du tout": au contraire, "je crois qu'elle vient, essentiellement, soutenir les décisions déjà prises et annoncées par le gouvernement espagnol".
"Tous les contacts que j'ai eus avec le ministre allemand des Finances ont montré que nous sommes tous sur la même ligne", a-t-il assuré.
"L'impression que j'ai est que nos partenaires européens ne nous demandent pas plus que notre engagement actuel de réduction de déficit public et de réformes économiques", a-t-il estimé.
La pression monte sur le pays, quatrième économie de la zone euro, pour qu'il sollicite ce soutien financier auprès de la BCE, alors qu'il fait face en octobre à de lourdes échéances de dette.