Le déficit commercial de la France s'est creusé en mai, à 5,5 milliards d'euros, contre 4,258 milliards le mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, plombé par une baisse des contrats aéronautiques, ont indiqué mercredi les Douanes.
Sur les douze derniers mois, le déficit commercial français cumulé s'établit désormais à 45,8 milliards d'euros.
En mai, les exportations ont baissé à 29,9 milliards d'euros, après s'être élevées à 31,5 milliards en avril.
Elles ont pâti d'un "faible niveau de livraisons définitives d'Airbus et de satellites et de l'absence d'expédition d'A380 en Allemagne", précise le ministère des Finances sur son site internet.
"Tout concourt à ramener les ventes aéronautiques et spatiales à bas niveau, après l'excellente performance" d'avril, ajoute-t-il.
A ce repli, s'est ajoutée une contraction des livraisons de pétrole raffinés aux pays de l'Union européenne, provoquant une "chute brutale des exportations industrielles".
"En dehors de ces deux secteurs, on note plutôt une résistance de nos ventes vers l’étranger", relativise Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.
"Globalement, les exportations de biens intermédiaires et de biens d’équipement en dehors de la zone euro sont plutôt bien orientées", ajoute-t-il.
Pour l'économiste, cela montre que "la croissance est redevenue assez forte aux Etats-Unis, très forte dans les pays émergents (et pas seulement en Asie), ce qui se traduit par une forte croissance de l’investissement des entreprises".
"En revanche, l’activité reste plate dans la zone euro", indique-t-il. "L’atonie des importations en France reflète bien une demande intérieure anémique".
Les importations n'ont fléchi que modérément sur la période, atteignant 35,4 milliards en mai, après 38,8 milliards en avril.
"Une hausse des hydrocarbures naturels a compensé en partie le repli assez marqué des achats industriels", écrit le ministère des Finances.
Pour Nicolas Bouzou, dans les mois qui viennent, "ce sont les pays émergents et les Etats-Unis qui pourront apporter une bouffée d’oxygène à nos exportations, même s’ils ne représentent que 30% de nos échanges."
A l'inverse, l'économiste craint que les plans de rigueur engagés par les pays européens, qui sont nos principaux partenaires commerciaux, ne se traduisent par une contraction de la demande adressée aux industriels français.
"La France reste l’un des pays de la planète qui profite le moins du redémarrage économique international", souligne pour sa part Marc Touati, chez Global Equities.