BERLIN/FRANCFORT (Reuters) - Siemens a déclaré lundi qu'au moins deux de ses turbines à gaz avaient été transférées "contre sa volonté" de la Russie vers la Crimée, région visée par des sanctions de l'Union européenne interdisant aux entreprises de l'UE de lui fournir des technologies de l'énergie.
La péninsule a été annexée par la Russie en 2014.
Le conglomérat allemand, qui a répété ne pas avoir été informé de livraisons destinées à la Crimée, a déclaré qu'il engagerait des poursuites en justice contre les responsables de ce transfert.
"Siemens a été informé par des sources fiables qu'au moins deux des quatre turbines à gaz, destinés à un projet à Taman, dans le sud de la Russie, avaient été transférées en Crimée, contre sa volonté", dit le groupe dans un communiqué.
"Au cours de ces derniers mois, notre client nous a confirmé à plusieurs reprises par écrit qu'une livraison à la Crimée ne pourrait avoir lieu. Par conséquence, Siemens va entamer des poursuites en justice contre les individus responsables."
Reuters a rapporté la semaine dernière que des turbines de Siemens avaient été livrées en Crimée.
Un porte-parole de Siemens a précisé que ce client était Technopromexport, entreprise publique russe d'ingénierie.
Personne chez Technopromexport n'était immédiatement disponible pour commenter ces informations.
Le ministère russe de l'Energie a refusé de s'exprimer sur ce sujet.
(Andreas Rinke et Georgina Prodhan; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)